[Infoligue] Le gouvernement veut créer un nouveau «congé engagement»
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 22 Mar 10:00:01 CET 2016
Le gouvernement veut créer un nouveau «congé engagement»
Par Damien Durand
Publié par : http://www.lefigaro.fr/
Le : 21/03/2016
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L'association devra être reconnue d'utilité publique pour que ses
bénévoles bénéficient de congés.
L'exécutif souhaite ainsi encourager l'action associative. Le dispositif
pourrait se rajouter à ceux qui existent déjà.
Le gouvernement veut instaurer un «congé engagement». Le principe? Six
jours par an, un salarié pourra s'absenter de son travail pour se
consacrer à une activité bénévole. Selon Le Parisien, qui s'est procuré
le texte détaillant la mesure, quelques subtilités encadreront cette
nouvelle mesure. Primo, ce «congé engagement» ne concernera que les
présidents d'association et leurs adjoints, les trésoriers, les
secrétaires, et les membres des conseils d'administration des
associations reconnues d'intérêt général. Soit les deux tiers
d'entre-elles (un peu plus de 860.000 organisations). Les six jours par
an, eux, seront fractionnables (donc non consécutifs, on pourra
s'absenter six fois une journée). En revanche, ils ne seront pas payés.
Ils correspondront donc à une forme de congé «sans solde» mais garanti.
Si ce dispositif voit le jour il sera loin d'être anecdotique: il
pourrait selon les estimations concerner jusqu'à 3 millions de personnes.
Le projet ne sort pas de nulle part: il est en réalité l'un des volets
de l'avant-projet de loi Egalité et Citoyenneté du ministre de la Ville,
de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner. Le texte s'inscrit dans la
droite ligne de la lutte contre «l'apartheid social, territorial et
ethnique» qui inquiétait le premier ministre Manuel Valls après les
attentats de janvier 2015.
«Charge supplémentaire sur les petites entreprises»
Plusieurs dispositifs de congés spéciaux existent déjà pourtant pour les
salariés qui exercent des responsabilités associatives. Le «congé de
représentation» permet ainsi à un travailleur de prendre jusqu'à 9 jours
de congés par an s'il représente une association invitée à «siéger dans
une instance, consultative ou non, instituée par une disposition
législative ou réglementaire auprès d'une autorité de l'État à l'échelon
national, régional ou départemental, ou d'une collectivité
territoriale».Ce congé n'est pas payé par l'employeur mais indemnisé par
l'Etat. Les salariés ayant au moins 12 mois d'ancienneté peuvent, eux,
demander un «congé de solidarité internationale» de 6 mois maximum pour
effectuer une mission à l'étranger pour le compte d'associations ou
d'organisations internationales dont la France est membre.
Un autre dispositif existe aussi depuis 2000, le «congé solidaire», créé
par l'association Planète Urgence. Plus de 6000 salariés sont ainsi
partis en mission, mais ces missions courtes (2 à 4 semaines) sont en
partie prises sur leur temps de vacances. La moitié d'entre eux ont pu
profiter du soutien de leur entreprise (des groupes comme SFR, Accor, La
Poste, etc.), qui peut ensuite bénéficier d'exonérations fiscales. Le
gouvernement, qui se rend compte de l'importance que prend le monde
associatif dans notre société, améliore donc le dispositif.
Si la démarche gouvernementale va jusqu'au bout, cette nouvelle mesure
risque de ne pas faire les affaires des PME qui vont devoir composer
avec ces nouvelles possibilités d'absence de salariés. «On va encore
mettre une charge supplémentaire sur le dos des dirigeants des petites
entreprises, alors qu'il existe déjà une trentaine de congés spéciaux
différents» déplore Jean-Michel Pottier, vice-président de la CGPME en
charge des Affaires sociales. Et le dirigeant du syndicat des petites et
moyennes entreprises de s'emporter face aux contraintes d'organisation
que ce nouveau congé ne manquerait pas de créer: «Dans une petite
entreprise, quand un salarié n'est pas là, c'est souvent le patron qui
fait le travail à sa place. Ou alors, il va encore falloir embaucher un
CDD, formé au métier, pour un ou deux jours, c'est ça? Alors qu'on nous
explique que l'on voudrait justement réduire le recours aux CDD...
Franchement, est-ce bien le moment?»
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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