[Infoligue] L’Appel des solidarités veut porter l’écologie et la solidarité dans la campagne présidentielle

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 24 Mar 10:10:03 CET 2017


L’Appel des solidarités veut porter l’écologie et la solidarité dans la 
campagne présidentielle

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Le : 24 mars 2017
Par : Émilie Massemin (Reporterre)

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Jeudi 23 mars, 80 associations ont participé au lancement de l’Appel des 
solidarités, à Paris. Cette initiative, portée par la Fondation Nicolas 
Hulot et Emmaüs France, entend peser sur les élections présidentielle et 
législatives et instaurer une vigilance de long terme sur les politiques 
publiques.

80 associations étaient réunies à l’occasion de la présentation de 
l’Appel des solidarités, jeudi 23 mars à la Maison de la radio, à Paris. 
Lancé à l’initiative de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH) de 
Nicolas Hulot et d’Emmaüs, cet appel fixe cinq « caps » à une politique 
publique ambitieuse en matière de protection de l’environnement et de 
réduction des inégalités.

Y sont associées 500 propositions émanant des associations signataires. 
Côté protection de l’environnement, les organisations préconisent par 
exemple d’« abandonner le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes » 
(FNH), d’« intégrer les enjeux santé et biodiversité dans les politiques 
agricoles » (Humanité et biodiversité) ou encore de « limiter très 
fortement les constructions et reconstructions d’incinérateurs et de 
décharges » (Zéro Waste France). Mais le cadre choisi dépasse celui de 
l’écologie : les politiques sont également appelés à « stopper la 
rénovation urbaine sans consultation avec les habitants » (Pas sans 
nous), « obliger les multinationales à respecter et à faire respecter 
par leurs filiales et sous-traitants les droits humains et 
environnementaux » (CCFD-Terre solidaire) ou encore « rédiger une 
nouvelle constitution pour la France avec des citoyens tirés au sort, et 
la soumettre à référendum » (Les Jours heureux). Rien de partisan 
là-dedans, assure Christophe Robert, de la Fondation abbé Pierre : « Ces 
propositions partent de ce qui marche, des alternatives, de ce qui est 
efficace. Elles ne sont pas tenues par des lobbies ou une orientation 
politique. Il s’agit souvent de simple bon sens. »

Des propositions présentées aux candidats et aux députés

Les citoyens sont invités à adhérer à cet appel sur le site internet 
www.appel-des-solidarites.fr ou en envoyant gratuitement le mot « 
présent ! » par SMS au 32321. « Si nous arrivons à un chiffre important 
[de signatures], nous allons peser implicitement et les femmes et hommes 
politiques devront prendre leurs responsabilités, espère Nicolas Hulot. 
Mais cette mobilisation citoyenne ne doit pas être prise comme un signe 
de défiance. Il s’agit d’une main tendue aux politiques qui souhaitent 
prendre le pouvoir. Nous voulons leur apporter de l’inspiration. 
Derrière moi, les associations ont des compétences qui peuvent les 
guider et les aider à hiérarchiser les problèmes. » « Nous sommes des 
millions, encourage pour sa part Thierry Kuhn, président d’Emmaüs 
France. 13 millions de personnes sont engagées dans des associations, 
qui essaient chaque jour de trouver des solutions. »

Une première campagne de signatures va s’étendre du 23 mars au 22 avril 
2017, veille du premier tour de l’élection présidentielle. Les 
associations ont ensuite prévu de revenir à la charge à la rentrée 
parlementaire de 2017, en soumettant leurs propositions aux députés 
fraîchement élus. Puis, en 2018, elles établiront un premier bilan des 
mesures adoptées ou abandonnées. M. Hulot identifie deux autres 
objectifs à cette vigilance au long cours : « Donner de la 
reconnaissance au milieu de la solidarité et une visibilité à toutes les 
exclusions, qui n’entrent pas en compétition, mais s’additionnent. »

À l’origine de cette mobilisation, l’inquiétude des associations face à 
un contexte politique et social qui ne cesse de se durcir. « On compte 
14.000 personnes à la rue, 6 millions de chômeurs, 4 millions de 
personnes en situation de mal-logement et les inégalités se creusent 
malgré l’augmentation des richesses, rappelle M. Kuhn. Il y a urgence, 
car derrière ces statistiques qu’on triture et auxquelles on s’habitue, 
il y a des visages d’hommes, de femmes, d’enfants et de jeunes. » En 
conséquence, « les mesures-rustines ne suffisent plus. Ces questions 
doivent être portées par un projet de solidarité cohérent et ambitieux ».

« Nicolas Hulot est le brise-glace de la banquise médiatique »

Pour Jon Palais, des collectifs Alternatiba et ANV-COP21, l’enjeu est 
aussi de mener une « bataille culturelle » en faisant émerger l’écologie 
et la solidarité dans une campagne à l’élection présidentielle obnubilée 
par les questions de sécurité, d’immigration et de terrorisme. « Ce 
qu’il y a d’inquiétant dans la montée des extrêmes droites en Europe et 
dans le monde, et du Front national en France, ce n’est pas simplement 
le résultat électoral. C’est la manière dont les débats qui sont les 
leurs deviennent centraux », alerte-t-il. « On sent autour de nous une 
tendance au repli sur soi, enchérit Marion Esnault, d’Alternatiba. J’ai 
des amis autour de moi, qui portent habituellement des valeurs de 
gauche, de solidarité, d’ouverture et de lien avec d’autres cultures, et 
qui disent pourquoi pas à une sortie de la France de l’Union européenne. »

Les différentes sensibilités et modes d’action de ces associations ne 
risquent-elles pas de disparaître dans la masse et derrière l’aura 
médiatique de Nicolas Hulot ? « Je pense que cette force médiatique est 
au contraire un point fort, relativise Jon Palais. Il touche le grand 
public de manière bien plus large que de nombreuses organisations. Je 
trouve donc plutôt sain et habile qu’il se propose dans ce rôle-là : il 
est une sorte de brise-glace qui va ouvrir la banquise médiatique. »

Quant à la forme de l’appel, Nicolas Hulot veut y croire : « Grâce au 
pacte écologique de 2007, nous avons obtenu beaucoup, affirme-t-il pour 
couper court à la remarque d’un journaliste. Les promesses faites par le 
candidat élu ont été honorées et cela a même créé une dynamique 
irréversible, avec le Grenelle de l’environnement, qui a ouvert la voie 
au paquet européen climat-énergie et à la loi de transition énergétique. 
» Des textes et des bilans décevants ? « Dire que ça n’a servi à rien 
décourage tout le monde, tranche-t-il. Peut-on dire que si nous en 
sommes toujours là, c’est parce que l’action de l’abbé Pierre n’a servi 
à rien ? Non : il y a des effectivement des inégalités qui demeurent, 
mais combien de choses ont été soulagées ? »

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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