[Infoligue] Incertitudes et interrogations sur l’avenir du mouvement associatif
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mer 18 Oct 07:37:11 CEST 2017
Incertitudes et interrogations sur l’avenir du mouvement associatif
Edito - L’arrêt des emplois aidés annoncé par le premier ministre
Edouard Philippe met en péril le fragile équilibre socio-économique du
secteur associatif. Son modèle et in fine sa viabilité sont menacés.
Publié par : LE MONDE
Le : 18.10.2017
Par Dominique Buffier
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« Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation, ne présentera pas
lui-même, contrairement au programme initial, l’action du gouvernement
sur les associations pour cause d’ordre du jour chargé au conseil des
ministres », explique Sophie Rouxel, la commissaire générale du 12e
Forum national des associations & fondations, qui se tiendra mercredi 18
octobre au Palais des congrès de Paris.
Cette annonce, faite à moins de quinze jours du plus important
rendez-vous national sur la vie associative, interroge sur l’importance
accordée par le gouvernement à ce domaine.
Certes, à la place du ministre, c’est Christophe Itier, haut-commissaire
à l’économie sociale et solidaire, qui aura la mission de dévoiler les
futures lignes de cette politique autour du thème « Associations et
fondations : quels enjeux pour les cinq prochaines années ? ».
Christophe Itier, qui a été le rédacteur du chapitre économie sociale et
solidaire du programme d’En marche !, est rattaché à Nicolas Hulot,
ministre de la transition écologique et solidaire. Quelle place
aura-t-il alors face à Jean-Michel Blanquer ?
« Il me sera possible d’intervenir dans différents ministères,
travail, santé, éducation nationale et, bien sûr, à Bercy, pour faire
avancer la cause associative, précise-t-il. Nous nous plaçons dans le
cadre de la loi économie sociale et solidaire de 2014, dans laquelle
il convient de consolider les associations fragiles, mais aussi de les
développer en levant les freins », poursuit-il.
De son côté, Jean-Michel Blanquer « reste en charge de tout le monde
associatif », rappelle Jean-Benoît Dujol, délégué interministériel à la
jeunesse, directeur de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la
vie associative au ministère de l’éducation nationale. « Notre priorité
est de repenser les modalités d’accompagnement des associations pour
constituer l’“accélérateur d’associations” voulu par Emmanuel Macron,
complète-t-il. Nous voulons moderniser l’information des bénévoles au
niveau local, mieux appuyer les associations dans leur stratégie de
développement. Et faire cela dans un cadre qui les positionne non
comme de simples auxiliaires des politiques publiques, mais comme de
véritables partenaires des pouvoirs publics. »
L’élection d’Emmanuel Macron perturbe, voire inquiète le mouvement
associatif.
L’élection d’Emmanuel Macron perturbe, voire inquiète le mouvement
associatif où, à une question symbolique – l’absence du terme «
association » dans les titres ministériels du gouvernement d’Edouard
Philippe –, s’ajoutent, plus concrètes, les conséquences de la
suppression des emplois aidés.
La baisse d’emplois aidés : une décision comptable
Au ministère, on précise qu’une baisse de 150 000 contrats aidés avait
été programmée par le précédent gouvernement et que la nouvelle équipe
en a maintenu 40 000 sur ce total, notamment dans l’éducation nationale.
Les déclarations de Muriel Pénicaud, ministre du travail, pour défendre
la suppression des emplois aidés, n’ont pas apaisé les craintes.
Quant à la mission confiée à Jean-Marc Borello, du groupe SOS, sur
l’insertion professionnelle des chômeurs de longue durée, ses résultats
ne seront dévoilés qu’à la fin de cette année. Pour nombre d’acteurs du
secteur, cette décision sur les emplois aidés n’a été prise que sous
l’angle comptable et budgétaire.
« On pénalise avant tout les personnes qui n’ont aucune autre
alternative pour trouver un emploi, mais aussi les associations qui ne
peuvent plus fonctionner », regrette Florent Gueguen, directeur général
de la Fédération des acteurs de la solidarité, réseau de 850
associations axées sur la pauvreté.
Plus de délégation de la commande publique,
Moins d’innovation sociale
Quant à l’avenir, Florent Gueguen regrette le fait que « la tendance,
déjà ancienne, de la délégation de la commande publique de l’Etat aux
associations pour les prestations d’aide sociale s’accélérera au
détriment de l’innovation sociale et de la subvention ».
L’entrepreneuriat social et le social business, qui allient besoins
sociaux et environnementaux avec vitalité économique, risquent de
prendre le pas sur le modèle de l’association à but non lucratif de
l’ancien monde.
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/10/18/incertitudes-et-interrogations-sur-l-avenir-du-mouvement-associatif_5202384_3234.html#miTkSr8zi1F0bu46.99
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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