[Infoligue] "Ne renonçons pas à l'éducation populaire"

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 16 Avr 10:41:58 CEST 2018


"Ne renonçons pas à l'éducation populaire"

Publié par : 
https://www.lejdd.fr/societe/education/ne-renoncons-pas-a-leducation-populaire-3620804
Le :  7 avril 2018

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TRIBUNE -  Nadia Bellaoui, secrétaire générale de la Ligue de 
l’enseignement, Marie-Aleth Grard, vice-présidente d’ATD Quart Monde, 
Hélène Grimbelle, présidente du Collectif des associations partenaires 
de l’école (Cape), Liliana Moyano, présidente de la FCPE, et Irène 
Péquerul, déléguée générale des Francas lancent un appel pour une 
éducation populaire.

Les signataires de la tribune demandent une massification des activités 
péri scolaires et extrascolaires.

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Les comparaisons internationales sont formelles : la France est l'un des 
pays développés dans lesquels l'origine sociale pèse le plus sur le 
destin scolaire des élèves. Malgré la massification de l'école, le 
milieu social d'un enfant demeure un déterminant fondamental de la 
réussite. La lecture régulière, l'attention à la transmission entre les 
parents et leurs enfants, l'aisance sociale et la capacité à s'exprimer 
en public confèrent, dans le cadre de l'école, un avantage décisif et 
expliquent l'essentiel des variations observées dans les parcours scolaires.

C'est en ce sens que les activités péri- et extra scolaires peuvent être 
un puissant levier de réussite de tous les élèves. En complément de 
l'école, ces activités constituent l'un des temps éducatifs où les 
enfants découvrent autrement des sports, des arts, des sciences, où ils 
développent des compétences transférables en classe, d'ordres moteur, 
socio-affectif, relationnel et cognitif. Alors que la France faisait 
partie des pays d'Europe où la proportion d'écoliers suivant des 
activités périscolaires était la plus faible (en 2013, ils étaient 13 %, 
soit moins d'un million), elle a triplé son offre en deux ans. En 2015, 
après la généralisation de la semaine de quatre jours et demi, 3,6 
millions d'enfants étaient accueillis en accueils collectifs de mineurs. 
Ce mouvement a bénéficié à tous, jusqu'aux enfants des milieux populaires.

     80% des communes reviennent à la semaine de quatre jours et 
s'apprêtent à renoncer à la dynamique des projets territoriaux

Pour la première fois de manière massive, tous les acteurs territoriaux 
des "temps de l'enfant" (école, collectivités territoriales, 
associations, enseignants, élus, animateurs, parents d'élèves, etc.) ont 
été amenés à se concerter. Les projets éducatifs de territoire (PEDT) 
les plus ambitieux ont ainsi permis d'organiser la mixité des publics en 
levant les freins culturels et en prenant en compte la question de 
l'accès : réflexion sur les tarifs, les transports, l'information.

Aujourd'hui, près de 80% des communes reviennent à la semaine de quatre 
jours et s'apprêtent à renoncer, faute de financements dédiés, à la 
dynamique des projets territoriaux construits avec l'ensemble des 
acteurs éducatifs.

La période est cruciale. L'Etat et la Caisse nationale des allocations 
familiales finalisent la convention d'objectifs et de gestion par 
laquelle ils s'engagent à accompagner les familles ; les collectivités 
procèdent aux derniers arbitrages budgétaires pour la rentrée 2018-2019.

     La massification des activités péri scolaires et extrascolaires est 
une des clés pour lutter contre les inégalités à l'école

C'est pourquoi nous, associations d'éducation populaire, engagées dans 
l'organisation d'activités éducatives pour tous et représentant des 
parents d'élèves, appelons les pouvoirs publics à ne pas renoncer à ce 
défi collectif en consacrant les financements publics permettant de :

     poursuivre l'investissement de la nation en faveur des activités 
éducatives sur tous les temps de l'enfant (pause méridienne, accueils 
périscolaires, centres de loisirs éducatifs) ;

     amplifier les dynamiques territoriales de concertation entre élus, 
enseignants, parents d'élèves, acteurs associatifs, enfants et jeunes 
pour mobiliser toutes les ressources éducatives ;

     renforcer la qualité des apprentissages en développant la formation 
et le développement professionnel de tous ces acteurs.

La massification des activités péri scolaires et extrascolaires 
inscrites dans des projets éducatifs territoriaux partagés est une des 
clés pour lutter contre les inégalités à l'école, qui sapent, depuis des 
décennies les fondements de la République. Ne rebroussons pas chemin, 
allons encore plus loin.

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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