[Infoligue] Education - Une instruction fixe le cadre de mise en œuvre du plan Mercredi
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 3 Déc 09:29:33 CET 2018
Education - Une instruction fixe le cadre de mise en œuvre du plan Mercredi
Publié par : https://www.banquedesterritoires.fr/
Le : 30/11/18
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Une instruction datée du 26 novembre 2018 précise les conditions de mise
en œuvre du "plan Mercredi". Dispositif initié par le ministre
Jean-Michel Blanquer au moment où il donnait aux communes la possibilité
d'abandonner la semaine scolaire à 5 matinées et les activités
périscolaires qui allaient avec.
Le cadre de mise en œuvre du plan Mercredi fait l'objet d'une
instruction du directeur général de l'enseignement scolaire, Jean-Marc
Huart, envoyée le 26 novembre aux préfets, recteurs, Dasen, directeurs
de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale… Après avoir
rappelé que "le plan Mercredi repose sur l'engagement des communes ou
des EPCI", la circulaire indique que son cadre de mise en œuvre "est
celui d'un accueil de loisirs, adossé à un projet éducatif territorial
(PEDT) et respectant une charte qualité plan Mercredi", en contrepartie
de quoi "l'État et la branche famille de la sécurité sociale apportent
un soutien technique et/ou financier". Rien de nouveau (voir nos
articles ci-dessous, et notamment "Tout ce que la rentrée scolaire 2018
réserve aux collectivités" et sa partie "Plan Mercredi : deux
conventions sinon rien), sinon que tout cela est formalisé et décliné
noir sur blanc dans une instruction.
Un modèle type de convention "Charte qualité plan Mercredi"
Par exemple, l'instruction donne, en annexe, le modèle-type de la
convention "Charte qualité plan Mercredi" qui doit être signée entre la
collectivité, le préfet, le Dasen, la CAF et le cas échéant les
associations partenaires. Convention elle-même conclue sur les
fondements de la charte qualité qui vaut au niveau national et qui est
en ligne sur l'incontournable site planmercredi.education.gouv.fr.
Une autre annexe propose un tableau bienvenu pour y voir un peu clair
dans les nouvelles règles applicables aux accueils de loisirs depuis le
décret du 23 juillet dernier, pour différencier
périscolaire/extrascolaire, pour savoir quels taux d'encadrement
appliquer selon les temps, et à quel moment on peut y inclure des
intervenants ponctuels. En l'occurrence, sur cette dernière question,
l'instruction indique que, dans le cadre d'un plan Mercredi, il est
désormais possible "d'associer notamment l'offre des clubs sportifs,
écoles de musique, associations". Elle invite à le formaliser via des
conventions dans lesquelles il pourrait être spécifié que les activités
se déroulent "au sein des lieux de pratique habituels de ces acteurs"
(pas forcément dans l'enceinte scolaire, donc).
Un soutien financier venu de la CAF
Question financement, il apparaît clairement dans l'instruction que
l'État continue d'alimenter le fonds de soutien au développement des
activités périscolaires pour les 13% des communes françaises qui ont
conservé un temps scolaire de 4,5 jours (69 millions d'euros de dotation
dans le PLF 2019, à comparer aux 373 millions d'euros en 2017, lorsque
toutes les écoles étaient à 4,5 jours).
L'instruction confirme également que ces communes continuent aussi de
bénéficier de l'aide spécifique rythme éducatif (ASRE) de la CAF.
Surtout, il est rappelé que la CAF apportera son soutien financier au
plan Mercredi, via la bonification de la PSO-ALSH (prestation de service
ordinaire-accueil de loisirs sans hébergement), qui sera portée à 1 euro
par heure et par enfant (contre 0,54 euro). L'instruction indique qu'"il
est prévu le financement de 500.000 nouvelles places sur le mercredi,
pour un total de 108 millions d'heures à l'horizon 2022". Soit un coût
supplémentaire pour la CAF de presque 50 millions d'euros par an en
vitesse de croisière, et un coût total de 108 millions d'euros. Il y a
donc une marge par rapport à ce qui est prévu dans la COG 2018-2022 que
la Cnaf a signée avec l'État cet été (113 millions d'euros dès 2019,
puis une montée en charge jusqu'à 129 millions d'euros en 2022, voir
notre article du 25 septembre).
Coordination régionale
L'instruction précise également que le pilotage régional du plan
Mercredi est assuré par les directions régionales de la jeunesse, des
sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) et les rectorats. "À ce titre,
un référent plan Mercredi sera désigné dans chaque service",
promet-elle. Les Drac (directions régionales des affaires culturelles)
sont "associées" à cette coordination.
Parmi les actions que les services régionaux auront à mettre en œuvre, à
noter la mise en place des "plans de formation volontaires,
professionnelles (Bafa, BAFD, CQP, diplômes d'État de la jeunesse et des
sports, etc.) et continues des animateurs ainsi que des formations
croisées en lien avec les Espe (écoles supérieures du professorat et de
l'enseignement) et le CNFPT (Centre national de la fonction publique
territoriale). Ils devront aussi, notamment, "tisser des partenariats
avec les institutions et les associations au niveau régional (CNFPT,
conseils régionaux, antennes régionales des fédérations d'éducation
populaire, comités régionaux olympiques et sportifs, acteurs culturels,
etc)".
Appui à la mise en oeuvre départemental, via les GAD
Le niveau départemental est quant à lui présenté comme "celui de la mise
en œuvre du plan Mercredi" et cette action reposera largement sur les
groupes d'appui départementaux (GAD) créés sous le précédent
gouvernement, initialement pour accompagner les élus locaux dans la mise
en œuvre des nouvelles activités périscolaires (NAP) consécutives à la
réforme des rythmes scolaires (voir notre article ci-dessous du 14
novembre 2016). Les GAD aideront notamment les collectivités à
identifier, selon leur situation (PEDT en cours ou en fin de course,
semaine de 4 jours, semaine de 4,5 jours, sur tout ou partie de l'EPCI….
une multitude de cas de figure est envisagée), tout ce qu'il faut faire
pour avoir un PEDT à jour et un accueil de loisirs périscolaires
respectant la charte qualité, les deux sésames pour lancer son plan
Mercredi. Dès lors, la commune (ou l'EPCI) pourra apposer le label "Plan
Mercredi" (notre illustration).
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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