[Infoligue] Accueillir et intégrer dignement les réfugiés et les migrants
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 22 Fév 08:54:08 CET 2018
Accueillir et intégrer dignement les réfugiés et les migrants
Publié par : https://laligue.org
Le : 20/02/08
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À l’heure où le gouvernement s’apprête à déposer un projet de loi sur
l’asile et l’immigration, le collectif Faire vivre les places de la
République souhaite rappeler un certain nombre de faits et de principes.
Les migrations ont de tout temps façonné l’histoire du monde,
spirituelle, économique, culturelle, sociale. Elles ont fait et font
notre richesse. Aujourd’hui, l’immigration, contrairement à certaines
idées reçues, ne constitue pas un facteur déterminant du chômage de
masse. Les migrants occupent souvent des emplois en tension (hôpitaux,
EHPAD…) et contribuent au financement de la protection sociale.
Loin de se tarir, l’immigration est appelée à s’accroitre. L’aide au
développement des pays du tiers-monde, bien qu’indispensable, n’aura pas
d’effet rapide sur les flux migratoires. Il nous faut donc prendre notre
part de l’accueil des migrants, avec humanité. La régulation des flux
migratoires est nécessaire, mais elle doit s’exercer d’abord au niveau
européen. Elle doit respecter le droit fondamental à demander l’asile
pour toute personne menacée dans son pays d’origine.
A cet égard, le règlement de Dublin, qui rend le pays d’entrée
responsable du traitement des demandes d’asile, s’avère à la fois
inopérant et injuste, renvoyant sur la Grèce, l’Italie et l’Espagne une
charge insupportable. Tant que ce règlement n’est pas revu, les Etats ne
doivent pas appliquer automatiquement la procédure Dublin sans un examen
de la situation individuelle des personnes. La « clause discrétionnaire
» du règlement leur permet d’ailleurs, sans attendre un délai de six
mois, de statuer sur l’examen d’une demande de protection internationale.
Dans le cadre national, la politique d’intégration des immigrés présente
un enjeu majeur que le gouvernement semble décidé à prendre en compte.
La société civile a su mobiliser des énergies et des compétences
considérables en la matière, avec des résultats probants. Les meilleures
solutions résulteront d’une coopération active entre la société civile
et l’État.
Parallèlement, la volonté de maîtrise des flux migratoires ne doit pas
aboutir à des situations inhumaines. L’État doit être particulièrement
attentif à la situation des plus vulnérables, notamment des mineurs.
Ces principes sont-ils respectés par le projet de loi d’aujourd’hui ? Se
fixant comme principaux objectifs d’accélérer le traitement des demandes
d’asile et d’accroître l’efficacité des éloignements, il comporte des
reculs pour les droits des personnes, avec une baisse inquiétante de
plusieurs garanties procédurales pour les demandeurs d’asile. En matière
d’éloignement, l’allongement de la durée de rétention, pour une
efficacité faible, engendre des risques importants pour les personnes,
les effets de l’enfermement se durcissant avec le temps.
Nous pensons donc nécessaire d’infléchir le contenu de ce projet de loi
pour qu’il respecte pleinement les droits fondamentaux des migrants
présents sur notre sol. Nos organisations appellent toutes les personnes
et toutes les organisations qui partagent ce point de vue à entreprendre
des démarches, par lettres, courriels, posts sur les réseaux sociaux ou
rendez-vous, auprès de leurs parlementaires qui auront très
prochainement à se prononcer sur ce projet de loi et auprès du ministre
de l’intérieur.
Organisations signataires : ATD Quart-monde, la FAGE, la CFDT, les
Francas, France Nature Environnement, France Terre d’Asile, la Ligue de
l’enseignement, La Mutualité française, le Pacte civique, l’UNSA
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Le collectif « Faire vivre les places de la République »
Le collectif national Faire vivre les places de la République rassemble
de nombreuses organisations de la société civile soucieuses, face aux
replis identitaires et sécuritaires, face à la crise que vit notre
démocratie, de favoriser le sens, l’écoute, le lien, le vivre ensemble.
« D’un côté la sphère publique, l’État garant de l’intérêt général ; de
l’autre les individus, leurs parcours et leurs aspirations. Entre ces
deux pôles, il existe un espace pour reconstruire la confiance et la
coopération à travers l’action collective. C’est cet espace que nous
entendons investir, en tant que corps intermédiaires et organisations de
la société civile. »
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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