[Infoligue] Les contrats aidés devraient être remplacés par des "parcours emploi compétences"
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 22 Jan 11:33:11 CET 2018
Les contrats aidés devraient être remplacés par des "parcours emploi
compétences"
Publié par : https://www.caissedesdepotsdesterritoires.fr/
Le : 16/01/2018
Par : Emilie Zapalski
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Jean-Marc Borello, président du Groupe SOS, a remis le 16 janvier 2018
son rapport "Donnons-nous les moyens de l'inclusion" à la ministre du
Travail. Parmi ses propositions : remplacer les contrats aidés par des
"parcours emploi compétences" et créer un fonds d'inclusion dans
l'emploi. Deux pistes retenues par la ministre.
Remplacer les contrats aidés par des "parcours emploi compétences" (PEC)
contenant des obligations précises et contrôlées pour l'employeur et
créer un fonds d'inclusion dans l'emploi pour passer d'une logique de
moyens à une logique de résultats. Ce sont deux pistes retenues par la
ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Celles-ci font partie des 19
propositions de Jean-Marc Borello, président du Groupe SOS, dans son
rapport "Donnons-nous les moyens de l'inclusion", remis le 16 janvier
2018 à la ministre. Pour Jean-Marc Borello, qui a été chargé en
septembre 2017 par Muriel Pénicaud d'une mission sur l'innovation
sociale au service de la lutte contre l'exclusion, "le passage d'un
contrat aidé à un parcours emploi compétences doit permettre
l'acquisition de compétences valorisables par son bénéficiaire". Trois
leviers sont pour cela nécessaires : conditionner l'octroi d'un parcours
emploi compétences à l'engagement de l'employeur de proposer des actions
de formation et d'accompagnement, décliner l'emploi proposé en
compétences transverses et réaliser l'entretien de signature de la
demande d'aide dans un cadre tripartite (prescripteur, salarié,
employeur) pour formaliser les exigences et mobiliser l'employeur sur le
projet du bénéficiaire. Un à trois mois avant la sortie, un bilan serait
réalisé pour contrôler le suivi des engagements. Il s'agirait d'une
"transformation assez radicale des contrats aidés", s'est réjouie,
mardi, Muriel Pénicaud. L'objectif est, selon elle, de permettre, en
sortie de contrat, "un accès durable à l'emploi" à "plus de 50%" des
bénéficiaires, contre seulement 26% aujourd'hui dans le secteur non
marchand (Etat, collectivités, associations).
En métropole, ces nouveaux parcours seraient réservés au secteur non
marchand, sauf dans les départements volontaires pour maintenir leurs
financements CIE-Caom (convention annuelle d'objectifs et de moyens)
pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). En
outre-mer, les CUIE-CIE du secteur marchand pourraient être maintenus.
Par ailleurs, Jean-Marc Borello souhaite que 50 millions d'euros par an
du plan d'investissement compétences (PIC) soient réservés aux sortants
de ces nouveaux parcours.
Un fonds d'inclusion dans l'emploi de 2,3 milliards d'euros
Autre proposition : la création d'un fonds d'inclusion dans l'emploi,
qui permettrait d'éviter la politique du chiffre. A travers ce fonds,
l'Etat nouerait des partenariats avec les collectivités, pour
expérimenter localement différentes combinaisons de dispositifs, les
préfets étant amenés à jouer le rôle d'"entrepreneurs d'Etat". "Un tel
fonds pourrait s'inspirer du fonds d'intervention régional (FIR) des
agences régionales de santé (ARS) qui a été créé en 2012 avec l'ambition
de regrouper au sein d'une même enveloppe globale des crédits auparavant
dispersés", précise le rapport. Le contenu serait constitué des fonds
destinés à l'insertion par l'activité économique, aux entreprises
adaptées, aux mesures jeunes, dont la garantie jeune, soit au total de
2,3 milliards d'euros.
Des contrats de professionnalisation accélérée pour les personnes les
plus éloignées de l'emploi, limités au secteur non marchand et d'une
durée de formation plus importante, et une adaptation du service civique
pour les seniors font partie aussi de la palette des propositions
Un délégué interministériel en remplacement du délégué ministériel aux
missions locales
Jean-Marc Borello estime aussi qu'il faut créer une conférence de
l'inclusion économique et sociale, permettant de tracer une feuille de
route et réunissant les partenaires sociaux, les collectivités, les
chambres consulaires, les organisations de jeunesse, les grands
mouvements associatifs et de l'économie sociale et solidaire, les
entreprises prêtes à s'engager et les acteurs des thématiques traitées
comme le handicap ou le logement. Un délégué interministériel à
l'inclusion dans l'emploi compléterait le tableau. "Si cette
organisation doit se faire à coût constant, elle pourrait se faire en
remplacement du poste de délégué ministériel aux missions locales, dont
la création avait donné lieu à de vives réactions de l'Union nationale
des missions locales (UNML) qui demandait le respect de la réalité
associative territoriale du réseau des missions locales", précise le
rapport.
Enfin, le rapport propose d'amplifier l'expérimentation "Territoires
zéro chômeur", qui a "permis d'enclencher une forte dynamique de progrès
et de coopération entre les acteurs locaux". On pourrait ainsi passer de
dix à trente territoires parmi les nombreux volontaires. Et dans le
domaine de l'insertion par l'activité économique, Jean-Marc Borello
propose un pacte d'ambition : 50 millions d'euros par an issus du PIC
seraient réservés aux salariés de ce secteur, avec un objectif
d'augmentation de 20% du nombre de salariés jusqu'à la fin du quinquennat.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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