[Infoligue] "Consensus historique" pour une nouvelle gouvernance du sport
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 13 Juil 08:16:25 CEST 2018
"Consensus historique" pour une nouvelle gouvernance du sport
Publié par : https://www.caissedesdepotsdesterritoires.fr
Le : 12/07/2018
par Jean Damien Lesay
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"Un consensus historique pour le sport français", c'est ainsi que les
représentants des associations de collectivités territoriales, du
mouvement sportif et du monde économique, membres du comité de pilotage
de la rénovation du modèle sportif français, ont qualifié l'accord
conclu mardi 10 juillet à l'occasion du dernier séminaire de
concertation sur la gouvernance du sport, tenu à l'Insep.
Lancée à l'automne 2017, cette concertation visait à "réformer de fond
en comble une gouvernance vieille de soixante ans pour être à la hauteur
du moment que vit le sport français avec l'accueil des Jeux olympiques
et paralympiques de 2024".
La "commande" initiale de Laura Flessel, ministre des Sports, consistait
à répondre à deux grands enjeux : d'une part, viser quatre-vingt
médailles aux Jeux olympiques de 2024 ; d'autre part, augmenter de trois
millions le nombre de pratiquants à la même échéance.
Un GIP pour remplacer le CNDS
En matière de politiques sportives, la décision la plus importante prise
à l'issue des travaux consiste à supprimer le Centre national pour le
développement du sport (CNDS) et le Conseil national du sport (CNS), et
à faire évoluer les missions de la direction des Sports et des services
déconcentrés de l'État dédiés au sport. Créé en 2006, le CNDS,
établissement public placé sous la tutelle du ministère chargé des
sports, intervient principalement en subventionnant, d'une part, la
construction et la rénovation des équipements sportifs, et d'autre part,
les associations sportives, notamment en favorisant l'emploi sportif.
Quant au CNS, créé en 2013 et chargé d'examiner toute question d’intérêt
commun relative à la définition et à la mise en œuvre de la politique du
sport, il n'a jamais vraiment trouvé sa place.
À leur place, un GIP (groupement d'intérêt public) verra le jour. Il
réunira les quatre parties prenantes (l'État, le mouvement sportif, les
collectivités territoriales sur quatre niveaux et les entreprises) "afin
de définir une stratégie commune et de coordonner les interventions sur
le territoire". Les protagonistes de la concertation mettent en outre en
avant la "nécessité que ce GIP soit compétent tant en matière de soutien
à la performance que d'accès à la pratique sportive, comme les deux
jambes inséparables d'un même organisme". Le financement du futur GIP
reste cependant "à définir".
Fin de la tutelle sur les fédérations
La création d'un GIP marque donc la fin de prépondérance de l'État en
matière de construction des politiques sportives en France. Un virage
accentué par un autre point important acté par les travaux :
l'autonomisation et la responsabilisation du mouvement sportif. Cela va
se traduire par l'abandon de la tutelle de l'État sur les fédérations
sportives. Celle-ci va faire place à "un contrôle des conditions
structurelles de la délégation". Ici, le futur est encore flou. Il
semble que l'on s'achemine vers un "contrat de délégation" entre l'État
et les fédérations. Parallèlement, le pouvoir du Comité national
olympique et sportif français (CNOSF) sera élargi au contrôle de la mise
en place des chartes et comités d'éthique et déontologique des
fédérations. Enfin, sur la base de critères coconstruits avec le
mouvement sportif, une "agence de notation" des fédérations devrait voir
le jour.
Des spécialisations progressives pour les collectivités
Quant aux collectivités territoriales, leurs actions en matière de sport
devraient être "mieux coordonnées", et elles devraient se doter de
"spécialisations progressives". Ici la subtilité est de mise, car cette
spécialisation progressive, qui s'opérera au sein de conférences des
financeurs installées dans chaque région, se fera dans "le maintien
d’une compétence partagée".
Les conférences des financeurs seront doublées de conférences du sport
sur chaque territoire, et l'action de tous les acteurs s'effectuera à
travers la mise en cohérence d'un projet sportif territorial, lequel
devra, a minima, s'articuler autour de quatre sujets : sports de haut
niveau, équipements structurants, réduction des inégalités et sport
professionnel.
Le sport professionnel fait par ailleurs l'objet de mesures
particulières. D'une manière générale, il a été décidé d'établir "une
relation revisitée entre les collectivités et les clubs professionnels".
Dans le détail, les subventions aux clubs "exposés médiatiquement"
seront supprimées. Cette formulation un rien ambiguë vise à maintenir la
possibilité d'une intervention publique en faveur de clubs issus de
sports dont les secteurs professionnels sont économiquement fragiles
(handball, volley-ball…). Enfin, le subventionnement des enceintes
sportives fera l'objet d'un nouveau mode de négociation.
La Cerfres renforcée
Dernier aspect intéressant de près les collectivités territoriales : les
normes feront l'objet d'une gouvernance spécifique et le rôle de la
Cerfres (Commission d'examen des projets de règlements fédéraux relatifs
aux équipements sportifs) sera renforcé. Elle pourra désormais
"contrôler les règles", auditer les fédérations et émettre des avis
"conditionnels".
Le comité de pilotage sur la gouvernance du sport français se réunira le
19 juillet pour examiner un prérapport. Sur la base de ses décisions,
une nouvelle phase opérationnelle démarrera en septembre. Elle devrait
notamment être marquée par l'élaboration d'un projet de loi réformant en
profondeur le code du sport sur les principaux points discutés lors des
huit derniers mois.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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