[Infoligue] L’engagement associatif prend un coup de jeune
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 16 Juil 08:22:39 CEST 2018
L’engagement associatif prend un coup de jeune
Publié par : https://www.associationmodeemploi.fr
Le : 13/07/2018
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Depuis vingt ans, le travail des associations et certaines orientations
politiques ont contribué à transformer la manière dont les jeunes
s’engagent. Mais au-delà de l’influence des acteurs institutionnels,
l’évolution de cet engagement est marquée par les revendications d’une
jeunesse à la recherche tant d’épanouissement individuel que
d’expériences collectives.
Les formes d’engagement ont connu une évolution depuis le début des
années 1970, qui s’explique autant par le tournant de
l’individualisation que par la chute des grandes idéologies. En 1997,
Jacques Ion théorise ainsi le passage d’un engagement dit « timbre »,
caractérisé par l’adhésion, à un engagement dit « post-it ».
De plus en plus de bénévoles associatifs
En accordant une place décisive à l’individu, le tournant de la
modernité rebat les cartes au point que l’engagement soit considéré
comme en crise, notamment en raison d’un rejet de la politique
traditionnelle. Mais Jacques Ion remet en cause l’idée de crise en
montrant que si le nombre d’adhérents dans les partis politiques et les
syndicats diminue, le nombre de bénévoles associatifs augmente.
L’engagement devient réversible, pragmatique, caractérisé par le refus
de la délégation de parole, soucieux de permettre aux individus de
contribuer à construire l’identité de la structure. Il se recompose pour
répondre aux aspirations des jeunes qui souhaitent articuler défense de
l’intérêt général et épanouissement individuel, porter un projet
politique tout en étant critique de la politique traditionnelle.
Le tournant de la Junior association
Au cours des vingt dernières années, la mise en place de certains
dispositifs a permis de répondre à ces attentes. Ainsi, dès 1998, à
l’initiative de quatre associations, voyait le jour le concept de Junior
association. Un dispositif qui marque un véritable tournant puisqu’il
permet aux mineurs de se rassembler afin de développer un projet commun
dans une dynamique associative. La Junior association n’est pas soumise
à la loi 1901 mais se voit attribuer un label, délivré par le Réseau
national des Juniors associations, permettant de bénéficier de certaines
facilités et de favoriser l’engagement des jeunes.
De son côté, la loi de 1901 a été modifiée en 2017 pour officialiser une
majorité associative à 16 ans, âge à partir duquel l’on peut adhérer et
prendre des responsabilités dans une association sans l’autorisation
préalable de ses parents.
Le boom du service civique
Autre évolution (révolution ?), le service civique, créé en 2010 par
Martin Hirsch. Il s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans (30 ans pour les
personnes en situation de handicap) souhaitant s’investir pour une durée
de six à douze mois dans une mission d’intérêt général.
Avec pour ambition d’encourager la mixité sociale et de renforcer le
sentiment d’appartenance à la Nation. Le dispositif rencontre rapidement
un franc succès auprès des jeunes volontaires, qui y trouvent une
manière de s’engager pour le collectif tout en développant de nouvelles
compétences. C’est aujourd’hui l’une des formes d’engagement les plus
populaires, au point que le nombre de candidats au volontariat surpasse
largement le nombre de missions proposées.
Dans une optique un peu différente, depuis juillet 2015, chaque étudiant
a le droit de prendre une année de césure dans son cursus. Cette pause
dans les parcours scolaires, conforte la validité des itinéraires non
linéaires et permet à de nombreux étudiants de découvrir l’engagement
sans interrompre leurs études.
Reconnaissance de l’engagement étudiant
La loi Égalité et citoyenneté du 27 janvier 2017 avait dès les premières
discussions l’ambition claire de favoriser et de reconnaître
l’engagement étudiant dans les établissements d’enseignement supérieur.
Grâce à elle, les étudiants engagés peuvent désormais bénéficier
d’aménagements de scolarité, sur le même modèle que ceux dont
bénéficient les étudiants sportifs de haut niveau. Ils peuvent ainsi
être dispensés de certains cours ou stages, ce qui permettra aux
responsables associatifs étudiants de conjuguer engagement et études
supérieures.
Autre mesure phare de la loi : les étudiants engagés pourront se voir
attribuer des crédits ECTS, qui participeront à la validation finale de
leurs diplômes. Il s’agit d’une véritable avancée pour les étudiants,
dont l’engagement a longtemps été perçu comme contraire à la réussite
scolaire.
Un article de Julien Dubois, Animafac
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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