[Infoligue] "Ça illustre une volonté de tout marchandiser" : colonies de vacances et scouts dénoncent une directive européenne
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 14 Mai 12:03:42 CEST 2018
"Ça illustre une volonté de tout marchandiser" : colonies de vacances et
scouts dénoncent une directive européenne
Par : Claudia Bertram Franceinfo Radio France
Le : 08/05/2018
Podcast :
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/restauration-hotellerie-sports-loisirs/ca-illustre-une-volonte-de-tout-marchandiser-colonies-de-vacances-et-scouts-denoncent-une-directive-europeenne_2741779.html
**************************
Les organismes d'éducation populaire et les mouvements de jeunesse font
pression sur le gouvernement pour obtenir une dérogation à la directive
européenne "Travel" qui doit entrer en vigueur le 1er juillet.
Les colonies de vacances et les camps scouts sont-ils menacés cet été ?
La directive européenne "Travel", qui date de 2015 et qui doit entrer en
vigueur le 1er juillet en France, renforce les contraintes financières
des organismes d'éducation populaire et des mouvements de jeunesse.
Jusque-là, ces derniers bénéficiaient d'une dérogation particulière.
Au 1er juillet, ils deviendront des prestataires de voyage, c'est-à-dire
des acteurs du tourisme comme les autres. Il leur faudra être
immatriculés au registre de commerce, mais aussi financer un fond de
garantie à hauteur de 10% de leur produit d'exploitation. Ce n'est pas
sans conséquences dans un secteur déjà fragile. Les acteurs du secteur
font donc pression auprès du gouvernement pour obtenir une dérogation
d'ici le 1er juillet.
"On met la clé sous la porte !"
Cette contrainte financière est tout simplement insurmontable pour les
petites structures. "10% du chiffre d'affaires, pour nous cela
correspondrait à 50 000 euros, indique Sylvain Stienon, le co-directeur
d'Eva soleil qui fait partir 500 enfants chaque été. C'est dix fois ce
qu'on a réussi à mettre de côté en 10 ans, donc il nous faudrait à peu
près 100 ans pour mettre assez d'argent de côté. En septembre, on met la
clé sous la porte !"
Le gouvernement propose deux solutions : emprunter auprès d'une banque
ou s'affilier aux deux garants associatifs du secteur touristique,
l'Union nationale des associations de tourisme et de plein air (UNAT) et
l'Association professionnelle de solidarité du tourisme (APST). Pour
Sylvain Stienon, ces solutions sont inadaptées : "Aller voir notre
banquier et demander un prêt de 50 000 euros, on n'ose même pas le
faire. On n'a pas du tout les épaules pour pouvoir rembourser un prêt de
50 000 euros. S'affilier à une organisation à laquelle on n'adhère pas
moralement, on dit non !"
"On a une vocation sociale"
"Ça illustre une volonté de tout marchandiser, déplore de son côté
François Mandil, délégué national des Scouts et guides de France. Nous,
les accueils touristiques de mineurs, on ne fait pas du tourisme. On a
une vocation sociale. C'est autre chose que le tourisme. On est donc
assez inquiet sur les conséquences juridiques à long terme."
--
-----------------------
Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
-----------------------
Nos sites :
http://www.laligue-alpesdusud.org
http://www.laligue-alpesdusud.org/associatifs_leblog
-----------------------
Plus d'informations sur la liste de diffusion Infoligue