[Infoligue] Emplois associatifs, la mauvaise politique du gouvernement
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 20 Sep 07:23:11 CEST 2018
La Ligue de l’enseignement communique :
Emplois associatifs, la mauvaise politique du gouvernement
Publié par :
https://laligue.org/emplois-associatifs-la-mauvaise-politique-du-gouvernement/
Le : 19/09/18
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Un an après une première baisse drastique des emplois aidés décidée par
le gouvernement, le Premier ministre a annoncé de nouvelles coupes
budgétaires dans une interview au Journal du dimanche le 26 août 2018.
De 460 000 en 2016, le nombre d’emplois aidés a été ramené à 200 000 en
2018. Ils pourraient être encore réduits de moitié en 2019.
Le Gouvernement justifie cette décision par la volonté de « transformer
l’action publique en diminuant le financement des politiques qui ne sont
pas efficaces, par exemple sur le logement ou les contrats aidés, dont
la plupart ne permettent pas d’obtenir ensuite un emploi viable ». Il
appuie son analyse sur une étude de la Dares (1) qui estime que seules
26% des personnes en CUI-CAE auraient trouvé un emploi stable à l’issue
de leur contrat.
Le bilan que nous faisons est pourtant plus favorable. Les emplois
d’avenir dans le secteur non marchand ont fait la preuve de leur
efficacité. L’étude souligne que si le taux d’emplois stables reste
faible, c’est parce que ces contrats s’adressent à des personnes très
éloignées de l’emploi. En même temps, 74% des bénéficiaires estiment que
cette expérience leur a permis de se sentir utile et de reprendre
confiance en eux.
Alliés à une formation et à un accompagnement renforcé, les emplois
aidés sont un levier pertinent d’insertion. La synthèse conclut en
pointant que « le nombre de contrats aidés en période de ralentissement
économique a des effets favorables sur l’emploi et le chômage ».
Les emplois aidés constituent également un soutien important à la vie
associative. Le Parcours Emploi Compétence, plus compliqué et moins bien
financé, est aujourd’hui une réponse insuffisante en faveur de l’emploi
associatif.
La déclaration d’Édouard Philippe laisse présager la suppression pure et
simple des contrats aidés dans les prochaines années. Cette annonce
affaiblit encore un peu plus un monde associatif déjà très déstabilisé.
L’arrêt d’une politique publique de soutien à l’emploi associatif est un
frein au développement des actions éducatives et d’utilité citoyenne,
que porte le réseau de la Ligue de l’enseignement. Il entraine des
coupes drastiques pour les projets portés par les associations locales.
Les premiers à en pâtir sont toujours les populations les plus
fragiles. C’est pour cette raison, que les communes craignent de se
voir à nouveau être dans l’obligation de suppléer au désengagement de
l’Etat, alors qu’elles sont déjà dans des situations financières rendues
très précaires.
L’annonce de la suppression de 1.600 postes de cadres sportifs fédéraux
inquiète également notre mouvement. Outre la perspective de l’accueil à
Paris des JO en 2024, nos fédérations sportives s’investissent au
quotidien ; autour du sport santé, du sport pour toutes et tous, dont
l’accompagnement des activités physiques des personnes âgées pour
l’UFOLEP ; la socialisation et l’engagement associatif par l’activité
sportive à l’école primaire, pour l’USEP. Ces engagements nécessitent de
développer des compétences fines et des formations que seuls des cadres
expérimentés sont à même de produire et sont capables d’accompagner
auprès des associations locales qui souffrent déjà terriblement de
baisses de dotations importantes.
A l’heure où le gouvernement dévoile son plan de lutte contre la
pauvreté, la Ligue de l’enseignement tient à réaffirmer le rôle central
des associations dans la lutte contre les inégalités. Elle dénonce cette
nouvelle diminution annoncée du nombre des emplois aidés et du
financement des cadres dans les fédérations sportives, car dans les
communes et quartiers, les habitants retrouvent confiance et engagement
lorsque le tissu associatif se développe autour de projets partagés et
consolidés par un modèle économique pérenne. La Ligue de l’enseignement
affirme que c’est à ce prix que l’alternative au populisme s’ancre
durablement et que le repli sur soi recule.
(1) Synthèse de la DARES « Les contrats aidés : quels objectifs, quel
bilan ? », mars 2017
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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