[Infoligue] Le Grand débat, avec ou sans les associations ?
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 4 Fév 09:46:01 CET 2019
Le Grand débat, avec ou sans les associations ?
Par : Michel Lulek
Publié par :
https://www.associationmodeemploi.fr/article/le-grand-debat-avec-ou-sans-les-associations.68465
Le : 01/02/2019
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Après une période de flottement, le gouvernement a lancé un appel aux
associations pour qu’elles participent au Grand débat national en
réponse à la crise des gilets jaunes. Entre crainte d’un débat bouclé
d’avance et occasion de mettre en avant leur capacité à porter les
revendications citoyennes, le monde associatif hésite.
Le nouveau baromètre de la confiance politique du Cevipof est sorti
début janvier. Depuis 2009, il mesure le niveau de confiance des
Français dans les acteurs politiques et sociaux.
Une nouvelle fois ce sont les partis politiques qui arrivent en queue de
peloton (avec un indice de confiance de 12 %). Les médias ne s’en
sortent guère mieux (25 %). Les hôpitaux (avec 81 % de confiance)
arrivent en tête, suivis par les PME (80 %), l’armée (77 %) et la police
(70 %).
Avec 67 %, les associations ne s’en sortent pas trop mal. Elles
remontent même légèrement après être tombées à 63 % en 2018, mais
restent en retrait par rapport à 2014 et 2015 (70 %).
« On compte sur vous »
Ce bon indice de confiance peut-il rendre légitime leur participation au
Grand débat lancé le 15 janvier dernier par le président de la
République ? Après une période de flottement, le gouvernement a pensé
qu’il était sans doute utile de les solliciter. Le 11 janvier, le
Premier ministre a ainsi reçu une trentaine de représentants associatifs
pour échanger avec eux sur l’organisation du débat.
Aux côtés des grandes fédérations (Ligue de l’enseignement, Unat, Cofac,
Cnosf, UFC-Que choisir, Unaf, Cnajep, Uniopss…), se trouvaient réunies
des associations environnementales (comme FNE ou la LPO) et de
solidarité (des Restos du cœur à la Fédération des acteurs de la
solidarité) ainsi que la Chambre française de l’ESS et le Groupe SOS.
Une manière de dire au monde associatif : « on compte sur vous ».
Quelques jours plus tôt, le secrétaire d’État à la Jeunesse et à la Vie
associative Gabriel Attal avait d’ailleurs twitté : « les associations
sont ancrées dans les territoires, elles ont un rôle majeur à jouer dans
la mobilisation des Français et l’animation des débats ».
Entre prudence et rejet
Le Mouvement associatif se dit partant, mais à trois conditions :
l’ouverture et l’inclusivité, la transparence et la clarté,
l’indépendance et l’impartialité. Il a également insisté pour avoir des
assurances sur le fait que les propositions issues du grand débat seront
bien prises en compte : « dans une volonté de co-construction avec les
pouvoirs publics, les associations ont déjà participé à un grand nombre
de concertations, pour un résultat souvent décevant. Dans le climat de
tension actuel, au moment où des attentes fortes s’expriment, l’effet
d’une concertation sans suite serait désastreux ».
Beaucoup plus réticent, le Collectif des associations citoyennes (CAC)
appelle, lui, à poursuivre le débat là où il a déjà été entamé, sur les
ronds-points : « que ce soit autour d’un café ou en facilitant le débat,
par la rédaction de cahiers de doléances, ou le recueil de
revendications, les associations citoyennes ont toute leur place pour
organiser le débat avec les citoyens en mouvement, et déjouer les pièges
de la « grande concertation » annoncée ».
Éducation populaire
Au Cnajep, en laissant toute liberté aux associations membres de
s’engager ou non dans le Grand débat, on préfère surtout les outiller en
produisant des éléments d’analyse leur permettant de ne pas venir les
mains vides. Philippe Jahshan, président du Mouvement associatif, estime
aussi que l’animation par des associations ou des gilets jaunes paraît
indispensable : « les « associations […] sont moins un corps
intermédiaire que l’émanation directe du corps social qui les crée et
les modèle à son image, comme possibilité toujours renouvelée
d’articuler l’individuel au collectif ».
Raison de plus pour ne pas aborder ce débat comme une concertation
lambda puisqu’il se déroule sur fond de mobilisation continue d’un fort
mouvement populaire. « Ce qui s’expérimente [sur les ronds-points] porte
un nom, celui d’éducation populaire » écrit le CAC. De fait, les
spécialistes de l’« éduc pop » que sont les associations ont tout
intérêt à y mettre leur nez et leur expertise, y compris si c’est de
manière critique !
Grand débat, mode d’emploi
Le Grand débat a lieu du 15 janvier au 15 mars. Citoyens, élus et
institutions, organisations à but lucratif ou non lucratif : le
gouvernement souhaite que le plus grand nombre participe et organise des
débats.
Ceux-ci se déploieront à partir de réunions d’initiatives locales. Le
site granddebat.fr permettra à ceux qui le souhaitent de déclarer leur
débat. Existe aussi un numéro vert : 0 800 97 11 11 pour la France
métropolitaine et 01 82 71 03 39 pour l’Outre-mer.
Les contributions pourront être directement déposées sur le site du
Grand débat ou envoyées par courrier postal à l’adresse suivante :
Mission Grand Débat, 244, bd Saint-Germain, 75007 Paris.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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