[Laicite-info] Les subventions versées aux écoles privées jugées illégales
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 29 Nov 10:59:26 CET 2010
Les subventions versées aux écoles privées jugées illégales
Publié par : http://www.ledauphine.com
Le: 27/11/2010
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La FSU (fédération syndicale unitaire) 05 exige le remboursement des
subventions données par le conseil général à des établissements privés,
jugées depuis illégales par le tribunal administratif.
Dans un jugement rendu le 29 juin dernier, le tribunal administratif de
Marseille annule “la décision en date du 20 mars 2007 du conseil général
des Hautes-Alpes en tant qu’elle a accordé des subventions à des écoles
primaires d’enseignement privé et au collège Saint-Jospeh” et demande au
conseil général l’émission de “titres de perception correspondant aux
subventions illégalement attribuées” à ces établissements privés.
Retour en arrière : en mars 2007, des subventions dites “de
fonctionnement” ont été votées en session du conseil général à
destination de plusieurs établissements scolaires du département. Et
notamment des écoles du Saint-Coeur à Gap (10 580€), Jeanne d’Arc à Gap
(10580€), Carlhian Rippert Don Bosco à Briançon (10580€), Sainte-Agnès à
Tallard (57500 €) ainsi que du collège-lycée Saint-Joseph (5500€). Pour
ce dernier établissement, du second degré, la subvention totale accordée
excédait les 10 % prévus par la réglementation dans le cadre du budget
de fonctionnement, comme l’indique le jugement du tribunal administratif.
« Au nom du principe majeur qu’est le respect de la laïcité »
En mai 2007, Geoffroy Chevalier, alors secrétaire départemental du
SNUIPP, présente en son nom propre - puisqu’il ne peut le faire au nom
du syndicat - un recours auprès du tribunal administratif pour contester
l’attribution par la collectivité de ces subventions. « Au nom, dit-il
encore aujourd’hui, du principe majeur qu’est le respect de la laïcité ».
Entre mai 2007 et aujourd’hui, il y a eu, d’abord, le temps pour le
tribunal administratif de rendre son jugement (trois ans), puis pour la
FSU de laisser « l’occasion au conseil général de faire appel ou de
demander le remboursement des subventions versées », expliquait Magali
Bailleul-Vautrin, secrétaire départementale de la FSU 05, lors de la
conférence de presse convoquée hier soir par le syndicat. « Désormais,
c’est le moment de reparler de ce jugement, surtout que l’on entre dans
la période d’examen des budgets dans nos collèges et à l’heure où il
manque de l’argent dans l’enseignement public on comprend d’autant moins
que le conseil général ne demande pas le remboursement de l’argent qu’il
n’aurait pas dû donner à l’époque. » Autre point d’incompréhension pour
la FSU : le fait qu’aucun contrôle de légalité ne soit revenu sur la
délibération prise alors par le conseil général.
« Exiger un remboursement pourrait condamner certaines écoles »
Du côté du Département, justement, le vice-président actuel en charge de
l’éducation, Jean-Michel Arnaud, répond. « A ce jour, on n’a pas émis de
titres de perception demandant le remboursement de ces subventions qui
ont été versées pour des dépenses de fonctionnement mais aussi pour des
travaux. A ce jour, en effet, la position du conseil général n’est pas
de mettre en difficulté majeure ces écoles qui ont touché cet argent. »
L’élu, maire de Tallard, va même jusqu’à évoquer les conséquences d’une
fermeture pour l’école Sainte-Agnès si elle devait rembourser les 57
500€ perçus alors. « A l’époque, le contrôle de légalité et le payeur
départemental n’ont fait aucune observation. Ce type de subventions a
été voté à l’unanimité pendant dix ans jusqu’en 2007. » Depuis - quand
il a eu connaissance du recours déposé - le conseil général ne met plus
en œuvre ce dispositif. Et Jean-Michel Arnaud de conclure : « On a donc
pris acte d’une décision de justice et, politiquement, les choses ont
été corrigées. Si on nous oblige à exiger le remboursement, des
établissements qui sont, je le rappelle, sous contrat, pourraient avoir
de graves difficultés. Je trouve que rouvrir de cette façon la guerre
scolaire n’est pas responsable. »
La FSU, elle, entend pourtant « faire respecter la loi » et attend de
pied ferme l’arrivée de la nouvelle préfète pour lui demander audience à
ce sujet et obtenir les remboursements en question.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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