[Laicite-info] Seulement 10 % des écoles catholiques appliqueront la « réforme Peillon » en 2014
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 17 Mar 12:05:18 CET 2014
Seulement 10 % des écoles catholiques appliqueront la « réforme Peillon
» en 2014
Publié par : LE MONDE
Le : 17.03.2014
Par : Mattea Battaglia
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Les 13 % d'écoliers scolarisés dans le privé échapperont-ils à la
réforme des rythmes scolaires ? Dans leur très grande majorité, oui, du
moins pour l'année scolaire 2014-2015. Lors de son audition devant la
mission commune d'information du Sénat consacrée au sujet, le 12
février, le « patron » de l'enseignement catholique, Pascal Balmand, a
avancé une première estimation des écoles privées qui auront, en
septembre, emboîté le pas des écoles publiques. Elles devraient être «
moins de 10 % ».
Le secrétariat général de l'enseignement catholique assure ne pas «
disposer de chiffres plus précis, faute d'outils statistiques ». Il
rappelle aussi que, de même qu'une partie des écoles n'étaient pas
passées à la semaine de quatre jours sous Xavier Darcos, en 2008, une
bonne partie entendent prendre le temps de bien préparer la « réforme
Peillon ». Et pour cause : juridiquement, le décret du 24 janvier 2013
rétablissant la semaine scolaire de neuf demi-journées, ne s'applique
pas à l'enseignement privé sous contrat avec l'Etat.
TEMPOS TRÈS DIFFÉRENTS
A la veille de la rentrée 2013, pourtant, l'enseignement catholique
semblait prêt à suivre le mouvement. Dans sa première interview en tant
que secrétaire général, Pascal Balmand relevait « l'intérêt majeur » que
représente cette réforme pour les enfants… « à condition toutefois que
sa mise en oeuvre soit l'occasion de réaffirmer notre projet propre ».
Prenant l'exemple de la Seine-Saint-Denis, dont il a été six ans le
directeur diocésain, il affirmait que « quasiment toutes les écoles »
devraient avoir sauté le pas en 2014.
Un an s'est écoulé et, dans ce secteur de l'enseignement où la
gouvernance se veut très décentralisée, on peut s'attendre, d'un
département à l'autre, à des tempos très différents à la rentrée : à
Paris, en Loire-Atlantique, on évoque un quasi-statu quo. En Mayenne, en
revanche, la dynamique est bien engagée, puisque plus de la moitié des
écoles (56 sur 106) seront aux quatre jours et demi. Un résultat à peine
atténué par le fait que 38 d'entre elles n'auront en réalité pas à
changer grand-chose : elles n'avaient pas mis en oeuvre la réforme Darcos.
« Sur les 50 restantes, 25 sont implantées dans des communes qui
attendent les résultats des élections municipales pour s'organiser »,
précise-t-on au secrétariat général. Façon de dire qu'elles n'ont pas
encore pu entrer en dialogue avec les communes sur ce dossier. Et ce
dialogue compte d'autant plus que l'enseignement catholique est éligible
au « fonds d'amorçage » – l'aide accordée par l'Etat aux collectivités
afin de les aider à changer de rythmes.
JOUER LA CONCURRENCE
Lors de la journée d'études qu'il a consacrée à la réforme, le 17
janvier, le secrétaire général de l'enseignement catholique a répété
qu'il n'y avait pas de « consigne nationale ». « L'une des richesses de
l'enseignement catholique réside dans sa diversité et dans la
responsabilisation de ses acteurs », a souligné M. Balmand. « A ce
titre, je ne crois pas à l'uniformité d'une ligne nationale, régionale
ou diocésaine, et je considère à l'inverse qu'il revient à chaque école
de déterminer sa propre position. »
Les écoles privées, qui ont cette année encore perdu 5 000 élèves dans
le primaire – une perte compensée par la hausse des effectifs dans le
second degré –, peuvent-elles se permettre d'avancer à leur rythme
propre ? D'aucuns voient surtout les inconvénients qu'il y aurait à
rester à l'écart du changement – des contraintes toutes pragmatiques,
liées à la modification des transports scolaires, des horaires des
activités sportives, culturelles, etc.
D'autres, au contraire, n'excluent pas qu'au niveau local des
établissements catholiques puissent en tirer un certain avantage, en
faisant venir à eux des familles soucieuses de contourner la réforme.
Une façon de « jouer la concurrence », surtout dans ces petites écoles
rurales où chaque inscription d'enfant compte.
Mattea Battaglia
Journaliste au Monde
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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