[Infoligue] Une étude de « l'observatoire des influences » sur les ONG, les entreprises et la politique
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 10 Juil 14:08:45 CEST 2009
Une étude de « l'observatoire des influences » sur les ONG, les
entreprises et la politique
Publié par : http://cpca.asso.fr/spip.php?article1866
Le : 10/07/09
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Dans un article des Echos en date du 26 juin intitulé « la puissance des
ONG », le directeur de l’agence First&42nd, Xavier Delacroix, présente
les résultats de l’observatoire des influences qui vient de rendre
compte de sa première étude.
L’objectif de cet observatoire, en partenariat avec l’institut TMO
Régions, est de mesurer de façon récurrente et auprès de cibles à la
fois globales (société française) et spécifiques (personnels politiques
et chefs d’entreprises) la perception de l’influence qu’exercent les
acteurs sociaux, politiques, économiques et associatifs sur la conduite
des affaires et sur la société en France.
Que disent ces chiffres ?
Pour mieux comprendre le plébiscite des ONG-associations auprès de la
population, cette étude montre que les Françaises et Français sont
persuadés que les politiques gouvernementales sont largement
conditionnées par l’influence des groupes d’intérêt ou lobbys. Ils ne
sont que 18% à penser qu’elles sont réalisées en toute indépendance.
Qui sont ces groupes d’intérêt et ces lobbys ?
Les français identifient d’abord la « sphère financière », les grandes
entreprises, les médias qui ont le plus d’influence. Les parlementaires
n’arrivent qu’en 4ème position avec les organisations patronales. Les
associations et les ONG arrivent en dernier avec 1%... Ces perceptions
ne reflètent pas la réalité mais bien une opinion majoritaire sur les
capacités d’influences des différents pouvoirs. Ainsi les associations
arrivent en tête des réponses avec l’ONU pour leur capacité à agir sur
l’environnement, la santé, les inégalités économiques.
Xavier Delacroix conclut : « Cette société civile est en passe de
s’approprier la légitimité de la représentation de l’opinion que les
politiques ont de droit, mais de moins en moins de fait. La montée en
puissance du monde des ONG est la réponse au constat que font les
citoyens : « Ceux qui ont le pouvoir - la sphère économique et
financière -, nous ne les avons pas élus et ceux que nous avons élus -
les politiques - n’ont pas le pouvoir. » C’est une forme de darwinisme
sociétal, mais une « évolution » pas forcément rassurante. »
Si les associations ne sont pas sans influences, elles ne sont pas non
plus la solution unique aux crises importantes que nous vivons. La CPCA,
le mouvement associatif organisé, revendique, en France comme en Europe,
justement de relégitimer l’action politique (les élus) et le dialogue
social (les partenaires sociaux) par une meilleure prise en compte du
dialogue civil avec les citoyens organisés en associations. Chacun à sa
place respective, mais toute sa place.
Il s’agit là d’actes concrets de reconnaissance comme l’adoption d’un
statut d’association européenne, d’une plus grande représentation des
associations au sein des instances de conseil (CESE, CESR...), d’une
labellisation des associations représentatives de divers secteurs ou
thèmes et d’un soutien à leur expression citoyenne. Les Grenelles de
l’environnement ou de l’insertion représente par exemple des avancées
réelles en matière de dialogue civil. Il faut aller plus loin pour faire
de cette crise civique une opportunité de renouvellement de la
démocratie.
voir l’étude de l’observatoire des influences
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