[Infoligue] Vers une nouvelle organisation de la politique régionale européenne
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 6 Déc 14:51:20 CET 2010
Vers une nouvelle organisation de la politique régionale européenne
Publié par : http://www.localtis.info
Le : vendredi 3 décembre 2010
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La Commission européenne propose de mettre sur pied un contrat de
partenariat entre les régions, les Etats et l'Europe pour préciser les
objectifs à atteindre grâce aux fonds européens. Bruxelles veut
favoriser une plus grande cohésion dans l'utilisation des subventions.
Comment sera bâtie la politique régionale de demain ? En présentant,
mercredi 10 novembre, sa vision de la politique de cohésion de
l’après-2013, la Commission européenne a proposé une nouvelle
organisation pour cette politique-clé de l’Union européenne.
Bruxelles suggère une architecture reposant sur trois niveaux. Au
premier étage, un "cadre stratégique commun" serait destiné à assurer
une "cohérence" entre ces cinq fonds : le fonds européen de
développement régional (Feder), le fonds social européen (FSE), le fonds
de cohésion, le fonds européen agricole pour le développement rural
(Feader) et le fonds européen pour la pêche (FEP). Ce cadre commun devra
orienter ces enveloppes vers les priorités de la stratégie Europe 2020.
En théorie, cette initiative doit aussi aboutir à une simplification,
allégeant "autant que possible" les formalités administratives liées à
la gestion des fonds structurels. "Avec cet instrument, l’ensemble des
fonds bénéficiera d’une vision globale. C’est une vraie avancée", juge
le président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian. Il estime que
cette initiative contribuera à atteindre les objectifs de la stratégie
Europe 2020 en assurant la cohérence des financements européens sur le
terrain.
Implication des régions
Ce cadre stratégique sera complété par un "contrat de partenariat".
Chaque Etat concluerait un accord avec ses régions et l’Europe en
choisissant un nombre limité de priorités à mettre en oeuvre pour les
sept années à venir. Le texte contiendrait des objectifs chiffrés à
atteindre à la fin de la période, en 2020.
Actuellement, chaque Etat doit remettre un cadre de référence
stratégique national (CRSN) à la Commission. Mais le texte n’est pas
aussi contraignant, ne fixe pas obligatoirement d’objectifs quantitatifs
et ne force pas les Etats à choisir un nombre restreint de priorités.
"Le contrat de partenariat, c’est un CRSN puissance dix", commente un
connaisseur du dossier.
Dans un avis qui doit être rendu public le 9 décembre, l’Association des
régions de France (ARF) se dit a priori favorable à ce nouvel outil.
Mais elle insiste : ce texte doit absolument être élaboré avec les
régions. Pour Jean-Yves Le Drian, "il ne faudrait pas qu’en écartant les
régions, ce contrat de partenariat aboutisse à une renationalisation
cachée des fonds européens". "Nous attendons plus de détails. Pour
l’instant, ce n’est pas très concret. Mais il faut absolument que nous
soyons impliqués dans la négociation de ce texte", surenchérit un
représentant d’une région française à Bruxelles.
Faut-il déborder du cadre de la politique de cohésion ?
Le document imaginé par la Commission concernerait au moins les fonds
structurels (Feder, FSE, fonds de cohésion). Doit-il aller au-delà ?
Pour l’heure, la proposition de la Commission est encore assez floue sur
cette question. Dans son cinquième rapport sur la cohésion, Bruxelles
interroge d’ailleurs les régions européennes : "Le champ d’application
du contrat de partenariat pour le développement et l’investissement
devrait-il déborder du cadre de la politique de cohésion et, si oui,
dans quelle mesure ?"
Une chose est sûre, "le plus gros changement concernera surtout la
programmation de la politique de cohésion", affirme le porte-parole du
commissaire européen à la Politique régionale. Sur le terrain, "il
faudra choisir des projets qui seront vraiment liés avec les objectifs
de ce document", poursuit-t-il.
L’instrument imaginé par la Commission ressemble très fortement au
"pacte territorial" défendu par le Comité des régions. Son ancien
président, Michel Delebarre, plaide pour un accord contraignant entre
l’Europe, l’Etat et les régions. Concernant sa mise en place, "je n’ai
pas trop d’inquiétude pour les pays où la tradition décentralisée est
forte. En revanche, concernant des pays comme la France où nous n’avons
aucune expérience de la décentralisation, je ne suis pas sûr qu’ils y
parviennent", affirme le maire de Dunkerque.
Enfin, à la base de cette nouvelle architecture figureraient toujours
les "programmes opérationnels" propres à chaque région, qui résument la
manière dont elles comptent attribuer les fonds européens.
"Si le contrat de partenariat est élaboré en collaboration avec les
régions, il sera, en quelque sorte, un résumé des programmes
opérationnels. Cela obligera les régions à mettre sur pied leurs
programmes opérationnels bien avant", affirme un connaisseur du dossier.
Mais, pour la période en cours, qui a commencé en 2007, les programmes
opérationnels des régions françaises ont été validés très tard par la
Commission européenne. Celui de l'Ile-de-France a par exemple obtenu
l’aval de Bruxelles le 21 décembre 2007, soit presque un an après le
début de la période.
La logique actuelle serait ainsi inversée et forcerait les régions et
l’Etat à concevoir la prochaine période budgétaire très en amont. "Pour
réussir, il faudrait commencer dès maintenant", conclut une source locale.
Loup Besmond de Senneville / EurActiv.fr
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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