[Infoligue] Service civique : les enjeux pour les associations dès 2010
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 16 Fév 11:43:51 CET 2010
Service civique : les enjeux pour les associations dès 2010
Publié par : La lettre d'information # 115 de la CPCA
Le : 16/02/10
***************
La proposition de loi instaurant le Service civique est passée en
première lecture à l'Assemblée nationale le 4 février dernier. Cette
proposition de loi est clairement soutenue par le Haut commissaire à la
Jeunesse ; elle figure également dans les projets de mandature du
Président de la République. L'objectif affiché est celui d'une nouvelle
ère de l'engagement de service civique dans notre pays après les
expériences du volontariat associatif et du volontariat civil de
cohésion sociale promus après les émeutes de banlieue en 2005. 40
millions d'euros sont inscrits au budget en 2010 pour 10 000 jeunes,
dont 6000 dans le monde associatif et 4000 dans les collectivités
publiques. La loi devrait être définitivement adoptée d'ici à la fin
mars, en cas de vote conforme du Sénat.
Le monde associatif s'était retrouvé en grande partie, en 2007, dans
l'appel du magazine « La Vie » pour un service civique obligatoire,
repris par les trois principaux candidats à l'élection présidentielle.
Après plusieurs mois de travail et de consultation sur le nouveau
service, il doit maintenant s'approprier sa nouvelle mouture. Ce ne sera
pas forcément une chose aisée. En effet, pour l'essentiel, le monde
associatif ne s'est pas lancé dans l'aventure du volontariat, qui est
resté confidentiel. Le bénévolat d'une part et le salariat d'autre part
forment, depuis plusieurs années maintenant, l'essentiel des ressources
humaines associatives. En outre, le nouveau service civique est très
marqué par le sceau de la puissance publique. Par ses modalités
pratiques (administration, définition des missions, etc.) et par son
inscription dans le code du service national et de la cohésion
nationale, le législ ateur rompt avec la tradition du financement, par
la puissance publiq
La proposition de loi instaurant le Service civique est passée en
première lecture à l'Assemblée nationale le 4 février dernier. Cette
proposition de loi est clairement soutenue par le Haut commissaire à la
Jeunesse ; elle figure également dans les projets de mandature du
Président de la République. L'objectif affiché est celui d'une nouvelle
ère de l'engagement de service civique dans notre pays après les
expériences du volontariat associatif et du volontariat civil de
cohésion sociale promus après les émeutes de banlieue en 2005. 40
millions d'euros sont inscrits au budget en 2010 pour 10 000 jeunes,
dont 6000 dans le monde associatif et 4000 dans les collectivités
publiques. La loi devrait être définitivement adoptée d'ici à la fin
mars, en cas de vote conforme du Sénat.
Le monde associatif s'était retrouvé en grande partie, en 2007, dans
l'appel du magazine « La Vie » pour un service civique obligatoire,
repris par les trois principaux candidats à l'élection présidentielle.
Après plusieurs mois de travail et de consultation sur le nouveau
service, il doit maintenant s'approprier sa nouvelle mouture. Ce ne sera
pas forcément une chose aisée. En effet, pour l'essentiel, le monde
associatif ne s'est pas lancé dans l'aventure du volontariat, qui est
resté confidentiel. Le bénévolat d'une part et le salariat d'autre part
forment, depuis plusieurs années maintenant, l'essentiel des ressources
humaines associatives. En outre, le nouveau service civique est très
marqué par le sceau de la puissance publique. Par ses modalités
pratiques (administration, définition des missions, etc.) et par son
inscription dans le code du service national et de la cohésion
nationale, le législ ateur rompt avec la tradition du financement, par
la puissance publique, de volontariats différents selon qu'ils se
réalisent dans le monde associatif ou dans des collectivités publiques.
Si l'on veut que le service civique dans les associations soit à la
hauteur de nos espérances, nous devrons donc nous mobiliser, dès à
présent, pour se l'approprier pleinement. En effet, comme nous l'avions
relevé dans notre étude
<http://cpca.asso.fr/ecrire/spip.php?article1908> et le débat organisé à
l'automne dernier, si le « volontariat » n'existe pas aujourd'hui
culturellement dans notre pays, le Service civique « massifié » créé la
possibilité d'une culture de l'engagement volontaire en France, qui peut
renforcer considérablement l'impact de notre secteur. Faut-il encore
qu'il soit vécu et perçu comme un engagement au service d'une cause
d'intérêt général et non comme un sous-emploi ou un faux bénévolat. On
perçoit aisément les ambitions d'un tel dispositif pour le monde
associatif (renouvellement de ses ressources humaines, ressourcement
civique et développement) mais aussi l'ampleur de nos responsabilités
(éthique et complexité de la gestion RH).
C'est dans ce contexte que les organisations associatives ont défendu
l'importance d'une responsabilité forte des structures d'accueil
associatives. Au-delà d'une indemnité versée directement par l'Etat aux
jeunes, celles-ci contribueront obligatoirement à leur restauration
et/ou à leur transport. Par ailleurs, elles devront, outre
l'accompagnement et le tutorat, garantir la participation des jeunes aux
formations civiques organisées sur leur territoire. Le défi que
représente l'invention de rendez-vous citoyens qui fassent date dans
l'insertion civique et sociale des jeunes générations est aussi
stimulant que le calibrage de missions qui permettent l'épanouissement
des volontaires et une bonne articulation avec les autres acteurs de
l'association. Les fédérations devront jouer leur rôle dans cette petite
révolution car l'isolement renforcera sensiblement les risques évoqués.
La prochaine étape réside dans le passage au Sénat, en deuxième lecture.
Nous vous donnons donc rendez-vous au printemps pour poursuivre la
réflexion.
Nadia BELLAOUI
Vice-présidente de la CPCA en charge de l'engagement associatif
ue, de volontariats différents selon qu'ils se réalisent dans le monde
associatif ou dans des collectivités publiques.
Si l'on veut que le service civique dans les associations soit à la
hauteur de nos espérances, nous devrons donc nous mobiliser, dès à
présent, pour se l'approprier pleinement. En effet, comme nous l'avions
relevé dans notre étude
<http://cpca.asso.fr/ecrire/spip.php?article1908> et le débat organisé à
l'automne dernier, si le « volontariat » n'existe pas aujourd'hui
culturellement dans notre pays, le Service civique « massifié » créé la
possibilité d'une culture de l'engagement volontaire en France, qui peut
renforcer considérablement l'impact de notre secteur. Faut-il encore
qu'il soit vécu et perçu comme un engagement au service d'une cause
d'intérêt général et non comme un sous-emploi ou un faux bénévolat. On
perçoit aisément les ambitions d'un tel dispositif pour le monde
associatif (renouvellement de ses ressources humaines, ressourcement
civique et développement) mais aussi l'ampleur de nos responsabilités
(éthique et complexité de la gestion RH).
C'est dans ce contexte que les organisations associatives ont défendu
l'importance d'une responsabilité forte des structures d'accueil
associatives. Au-delà d'une indemnité versée directement par l'Etat aux
jeunes, celles-ci contribueront obligatoirement à leur restauration
et/ou à leur transport. Par ailleurs, elles devront, outre
l'accompagnement et le tutorat, garantir la participation des jeunes aux
formations civiques organisées sur leur territoire. Le défi que
représente l'invention de rendez-vous citoyens qui fassent date dans
l'insertion civique et sociale des jeunes générations est aussi
stimulant que le calibrage de missions qui permettent l'épanouissement
des volontaires et une bonne articulation avec les autres acteurs de
l'association. Les fédérations devront jouer leur rôle dans cette petite
révolution car l'isolement renforcera sensiblement les risques évoqués.
La prochaine étape réside dans le passage au Sénat, en deuxième lecture.
Nous vous donnons donc rendez-vous au printemps pour poursuivre la
réflexion.
Nadia BELLAOUI
Vice-présidente de la CPCA en charge de l'engagement associatif
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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http://www.laligue-alpesdusud.org
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