[Infoligue] Ruralités : un comité sous le signe des services publics
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 16 Mar 08:48:48 CET 2015
Ruralités : un comité sous le signe des services publics
Publié par : http://www.localtis.info
Le : lundi 16 mars 2015
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1.000 maisons de services au public, 800 maisons de santé, déploiement
du très haut débit et de la téléphonie mobile... Les mesures du comité
interministériel aux ruralités du 13 mars sont essentiellement tournées
vers l'accès aux services publics. De quoi mettre les territoires ruraux
en capacité de se développer. Mais en matière économique, le plan
gouvernemental ne présente guère de vision stratégique claire. Plutôt
des mesures éparses : revitalisation des centres-bourg, contrats de
réciprocité ville-campagne, réforme des ZRR et du Fisac... Pour les
maires ruraux, forcément, il n'est pas à la hauteur du changement attendu.
A quelques jours des élections départementales qui s'annoncent délicates
pour la majorité, le gouvernement s'est déplacé en force, vendredi 13
mars, pour le Comité interministériel des ruralités, à Laon, dans
l'Aisne. Pour le premier grand rendez-vous du quinquennat au profit des
territoires ruraux (organisé avec un mois de retard sur le calendrier
initial), pas moins de onze ministres et secrétaires d'Etat ont fait le
déplacement aux côtés de Manuel Valls. Bon nombre des cinquante actions
présentées dans ce plan sont issues des Assises de la ruralité
organisées à l'automne par Sylvia Pinel, la ministre du Logement et de
l'Egalité des territoires. Mais l'ensemble ressemble surtout à une
compilation de mesures déjà annoncées ou en cours d'expérimentation,
comme la revitalisation des centres-bourg, le développement des maisons
de santé ou des maisons de services au public…
1.000 maisons de services au public
Engagement de François Hollande, la question de l'accès aux services
publics y est aux premières loges. Regrettant que la ruralité soit trop
souvent "synonyme d'isolement et d'enclavement", Manuel Valls a repris
l'engagement de son prédécesseur Jean-Marc Ayrault d'aboutir à 1.000
maisons de services au public, contre un peu plus de 360 aujourd'hui,
présentes dans 67 départements. Le chef du gouvernement se donne deux
ans pour y arriver. Le programme a déjà pris du retard mais il va
pouvoir s'appuyer sur les recommandations du rapport du député Jean
Launay visant à utiliser les bureaux de poste en déclin pour accueillir
ces services. L'opérateur s'est déjà montré fort intéressé par cette
formule alors qu'il doit faire face à une baisse du volume du
courrier... Une convention sera prochainement signée entre le
gouvernement et La Poste pour arrêter les conditions de financement de
ces maisons qui pour le moment restent floues. Le gouvernement indique
dans son dossier de presse qu'un fonds doté de 21 millions d'euros entre
2015 et 2017 sera abondé par l'Etat et les neuf opérateurs historiques
de ces maisons (outre La Poste, SNCF, EDF, GRDF, Pôle emploi, les
caisses d'assurance maladie, de retraite, d'allocations familiales, de
mutualisé sociale agricole). Il est également précisé que le choix des
futures implantations reposera sur les schémas départementaux
d'accessibilité des services au public prévus dans le projet de loi Notr
en cours d'examen au Parlement. A noter que lors du passage du texte à
l'Assemblée, les députés ont retiré aux communes la possibilité de
porter de telles maisons. Désormais, seule l'intercommunalité le pourra.
Le texte consacre aussi le glissement de la notion de "services publics"
à celle de "services au public", plus large, ce qui permet d'y associer
des acteurs privés ou des organismes de prestations sociales. "Les
maisons de services au public ont vocation à englober tout ce qui est
nécessaire à la vie quotidienne, dans le monde rural en particulier.
Dans le secteur marchand, ces services pourront concerner les
professions libérales, industrielles et commerciales, telles que les
derniers commerces de bouche ou de proximité du territoire, qui pourront
être hébergés de façon temporaire ou définitive", avait détaillé
Marylise Lebranchu le 5 mars devant les députés.
Pour les maires ruraux, cette mesure sent un peu le "réchauffé". "Je me
souviens d'une réunion à la Datar il y a plus de vingt ans où l'on
parlait déjà de la mutualisation des services. Mais la vérité, c'est
qu'à part La Poste, les autres opérateurs freinent des quatre fers",
constate amèrement le président de l'Association des maires ruraux
(AMRF) Vanik Berberian.
La santé "enjeu majeur de l'aménagement du territoire"
Sur le même thème de l'accessibilité, le plan entend résorber les
déserts médicaux et assurer "un accès aux services de santé partout en
France". Il comporte là aussi peu de dispositions nouvelles, mais plutôt
une agrégation de mesures déjà lancées - issues du Pacte territoire
santé de 2013 - ou le renforcement de certaines d'entre elles.
Côté coup de pouce, le plan prévoit de porter à 800 - au lieu des 600
prévues - le nombre de maisons de santé lancées avant la fin de l'année.
Ces structures supplémentaires "seront notamment implantées dans des
communes faisant partie du réseau de bourgs-centres". De même, le nombre
de contrats d'engagement de service public (CESP) - versement d'une
bourse durant les études en contrepartie d'un engagement d'installation
dans une zone sous-dotée pour une durée équivalente - devrait doubler,
avec une promesse de 1.500 CESP signés à l'horizon 2017, dont 1.200 dès
2015 (contre 880 actuellement). Il est aussi prévu - mais sans
indications chiffrées - d'accélérer le déploiement de la télémédecine.
Côté agrégation de mesures déjà annoncées, on retiendra en particulier
la mise en place du contrat de praticien territorial de médecine
ambulatoire (PTMA). Deux cents contrats seront proposés à ce titre en
2015-2016 (pour 350 déjà signés à la fin de 2014), chiffre déjà annoncé
par Marisol Touraine. Le mécanisme pourrait toutefois être étendu aux
zones touristiques isolées à fortes variations de population, comme les
stations de montagne. Autres mesures déjà lancées : la rémunération
d'équipes de professionnels de santé, dont la ministre de la Santé vient
d'annoncer la généralisation, il y a un mois, ou la garantie d'un accès
aux soins urgents en moins de trente minutes, qui figure déjà dans le
Pacte territoire santé de 2013.
Enfin, du côté des relations avec les élus, le plan reprend l'annonce de
la mise en place de "communautés professionnelles territoriales de
santé", que Marisol Touraine va introduire par amendement dans le projet
de loi Santé, en lieu et place du "service territorial de santé au
public" qui devrait renforcer le rôle des ARS. Vanik Berberian se montre
une nouvelle fois sceptique : "Il est assez facile de construire des
maisons de santé pour les élus, la véritable question c'est de mettre
des praticiens à l'intérieur", fait-il valoir. Sur ce point, le plan ne
lui semble pas à la hauteur.
Toujours en matière d'accès aux services publics, le plan envisage
d'encourager des services "itinérants", "qui vont aux citoyens et non
l'inverse", selon les dires de Manuel Valls. Une parlementaire se verra
confier une mission au printemps sur le sujet.
Numérique : très haut débit... et téléphonie mobile
Mais le nerf de l'aménagement du territoire aujourd'hui, c'est le
numérique… Les principales mesures sur le numérique visent à "amplifier
les capacités de développement des territoires ruraux" (priorité 2).
Elles sont destinées à accélérer le développement des accès fixes et
mobiles, notamment dans les zones blanches, le tout dans un calendrier
ambitieux de mise en œuvre 2015/2016. Parmi les cinq dispositions
présentées dans cette partie, le gouvernement prévoit la résorption des
zones blanches 2G d'ici la fin 2016 et l'extension du programme au
réseau 3G dans un calendrier non précisé. Il est prévu d'accélérer le
raccordement au très haut débit des services publics et entreprises
identifiés comme prioritaires par les collectivités (montée en débit,
satellite, 4G…). Disposition qui sera prochainement intégrée dans le
cahier des charges du FSN. Par ailleurs, un guichet unique permettra
bientôt aux collectivités de bénéficier rapidement d'un cofinancement
par l'Etat pour l'installation des équipements destinés à compléter
localement la couverture mobile, et auxquels l'ensemble des opérateurs
auront l'obligation de se raccorder. L'opération sera pilotée par
l'Agence du numérique en relation avec le CGET, les associations d'élus
et l'Arcep. Pour améliorer cette fois la réception des terminaux mobiles
à l'intérieur des logements, un accord doit être prochainement conclu
avec les opérateurs mobiles pour la mise à disposition de solutions à
faible coût (Femto-cellules, pico-cellules et répéteurs). Le
gouvernement souhaite enfin une mise en réseau nationale des lieux de
médiation numérique (EPN, espaces de coworking, tiers lieux) afin de
leur donner plus de visibilité et mutualiser des moyens. Le sénateur
Hervé Maurey président de la commission du développement durable au
Sénat (UDI-UC), a immédiatement réagi à l'annonce des dispositions
présentées par le Premier ministre, notamment celles qui concernent la
suppression des zones blanches en 2G. Il les a qualifiées d'annonces
électoralistes, faisant remarquer que la téléphonie mobile, comme
internet ou l'accès aux soins, "sont des problèmes essentiels pour les
territoires ruraux dont il ne faut pas se préoccuper uniquement à la
veille d'une élection".
L'école rurale : proximité ou qualité, fallait-il choisir ?
Les trois mesures concernant l'école ne peuvent éviter le paradoxe. D'un
côté le comité interministériel estime que "la présence de l'école dans
les territoires ruraux est un véritable atout : il y a aujourd'hui une
école dans deux communes sur trois" et se réjouit que "l'école primaire
permet ainsi de mailler notre territoire et représente un service public
de grande proximité pour les parents et les élèves". Il remarque au
passage que sur au moins deux points l'Etat en fait déjà plus
qu'ailleurs : "les académies à dominante rurale bénéficient de taux
d'encadrement plus favorables afin de prendre en compte les spécificités
de l'école en milieu rural (petite taille des écoles, contraintes
géographiques)" et l'Etat assure un "appui aux élus locaux des communes
rurales afin d'établir les projets éducatifs territoriaux les plus
adaptés à leurs territoires dans le cadre de la réforme des rythmes
scolaires". Appui que le comité interministériel entend prolonger
"durant l'année 2015" (mesure 11).
Mais ce maillage si précieux serait aujourd'hui incompatible avec la
"qualité". Car le comité interministériel estime que "la "qualité de
l'école rurale (...) passe notamment par le regroupement et la mise en
réseau des écoles, meilleur rempart à la fragilité des écoles rurales et
son intégration aux réseaux numériques, aussi bien pour les écoles
primaires que les collèges". La mesure 10 vise ainsi à "favoriser le
regroupement et la mise en réseau des écoles", via des conventions
pluriannuelles. Des conventions de ce type existent déjà, au niveau
départemental, promettant en échange de "regroupements", le maintien
durant une période (en général 3 ans) du nombre d'enseignants (ou d'une
baisse moins importante que la baisse démographique du département le
justifierait). La première avait été signée avec le Cantal en 2006
(Gilles de Robien signe un schéma prospectif de l'organisation du
territoire scolaire dans le Cantal du 13 juin 2006). Depuis, l'idée a
fait son chemin (voir notre article Vincent Peillon propose un deal aux
maires ruraux : la fermeture d'écoles contre le maintien du nombre
d'enseignants). Et plusieurs conventions ont été signées récemment (voir
nos articles : Les maires du Lot signent un protocole prévoyant de
diminuer le nombre d'écoles en échange d'une moindre réduction des
postes d'enseignants et Un protocole signé en Hautes-Pyrénées prévoit de
diminuer le nombre d'écoles en échange d'un maintien des postes
d'enseignants pendant 3 ans). Il s'agit pour le gouvernement d'une
"réponse pertinente à l'éparpillement des petites écoles en milieu rural
et au recul de la démographie des élèves". Mais il aura du mal à faire
croire qu'un tableau numérique situé dans une école accessible en 40
minutes d'autocar puisse remplacer, quand on a 4 ans, la petite école de
village. Pour Vanik Berberian, il s'agit même d'un "chantage
inadmissible" qui aboutira à "tout transférer dans la ville chef-lieu".
La troisième mesure annoncée est en fait un rappel. Il s'agit de
prolonger jusqu'au 31 décembre 2015 l'opération "Écoles connectées"
(voir notre article du 2 mars Le programme "Ecoles connectées" est
prolongé en 2015 ) et le soutien au raccordement à l'Internet haut débit
des écoles les plus isolées (voir notre dossier Les Tice, un plan
numérique pour l'école).
Pas de vision stratégique sur le développement économique
En matière de développement économique, le plan est un peu maigre. Il
comporte un volet sur l'entrepreneuriat "au féminin", un autre sur la
diffusion de l'Economie sociale et solidaire avec, à la clé, un nouvel
appel à projets annoncé fin mars pour la sélection de pôles territoriaux
de coopération économique, ou encore des mesures visant à promouvoir le
télétravail…
Comme prévu, le comité a bien acté la réforme des zones de
revitalisation rurale (ZRR), dans la foulée du rapport parlementaire et
du rapport d'inspections de 2014. "Une large concertation sera conduite
avec les associations d'élus." La réforme figurera dans le projet de loi
de finances pour 2016 pour une application dès l'an prochain. Les grands
principes sont d'ores et déjà retenus : un classement pluriannuel sur la
durée des mandats communautaires, des critères de classement liés à la
densité et à la richesse des habitants, un dispositif de sortie progressive.
S'agissant du commerce de proximité, le plan repose essentiellement sur
la réforme du Fisac figurant dans la loi Pinel du 18 juin 2014 et dont
la mise en œuvre attendue pour le premier semestre 2015, avec le passage
d'une logique de guichet à la procédure d'appel à projets. Les délais de
versement des aides seront raccourcis. Le gouvernement confirme que les
dispositifs de soutien aux stations-service seront remplacés par des
aides au titre du Fisac.
Par ailleurs, l'expérimentation de revitalisation des centres-bourg qui
bénéficie aujourd'hui à 54 communes de moins de 10.000 habitants sera
étendue fin 2016 dans le cadre de la clause de revoyure des contrats de
plan Etat-région.
Le plan reprend l'idée de "contrats de réciprocité ville-campagne"
avancée par le député du Cantal Alain Calmette lors des Assises de la
ruralité. Cinq territoires feront l'objet d'une expérimentation : la
métropole de Lyon avec Aurillac, la métropole de Brest avec le
Centre-Ouest Bretagne, la métropole de Toulouse avec le massif des
Pyrénées, la communauté urbaine du Creusot avec Montceau-les-Mines et le
parc naturel du Morvan.
En matière d'agriculture, le plan repose sur les outils et les
orientations de la loi d'avenir de 2014 tels que le GIEE (groupement
d'intérêt économique et environnemental). Il reprend l'objectif fixé
pour la restauration collective publique qui devra assurer 40% de ses
approvisionnements en produits locaux d'ici à 2017.
A noter que la fameuse "agence de développement économique des
territoires" annoncée par le président de la République le 5 février et
évoquée lors du comité interministériel sur l'égalité et la citoyenneté
du 6 mars n'apparaît pas dans le plan sur la ruralité. Simple oubli ?
"Habiter mieux" en zone rurale
Dans les territoires ruraux, l'enjeu du logement "est bien souvent celui
de la lutte contre la vacance en centre-bourg", a bien conscience le
gouvernement. Une vacance "liée à un habitat ancien dégradé à
réhabiliter ou à la difficulté de contenir l'étalement urbain
pavillonnaire en périphérie". Le comité interministériel rappelle que le
gouvernement a donné pour objectif 2015 à l'Anah de traiter plus de
45.000 logements anciens dégradés via le programme "Habiter mieux", sans
préciser la part qui reviendrait au rural.
Il mise également sur l'accession sociale à la propriété et rappelle que
6.000 communes rurales peuvent désormais bénéficier du prêt à taux zéro
(PTZ) pour l'achat d'un bien immobilier ancien, sous condition de
travaux, dans les bourgs ruraux qui connaissent un niveau de vacances de
logements supérieur à la moyenne nationale (8%) et qui sont dotés de
services de proximité menacés par une baisse d'attractivité de la commune.
Plans de mobilité rurale et aides aux stations-service
Le comité interministériel a aussi acté plusieurs mesures pour faciliter
la mobilité dans les territoires ruraux et périurbains. Du fait de la
dispersion de l'habitat et de l'éloignement de ces territoires vis-à-vis
des pôles d'activités, la mise en place d'une offre de transports
collectifs par les collectivités y est parfois difficile et l'usage de
la voiture reste prédominant. Mais outre ses impacts environnementaux,
la dépendance exclusive à la voiture a un coût important pour les
habitants et l'absence d'alternative handicape ceux qui n'ont pas accès
à un véhicule. Parmi les dispositions annoncées à Laon le 13 mars,
certaines sont déjà connues comme l'élaboration de schémas régionaux de
l'intermodalité par les régions prévus par la loi du 27 janvier 2014 de
modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des
métropoles (Maptam). Ces schémas visent à mieux coordonner les autorités
organisatrices en matière d'organisation des services et des réseaux,
d'information des usagers, de tarification et de billettique. Dans le
cadre de ces schémas, le gouvernement a annoncé que des plans de
mobilité rurale seront élaborés pour "prendre en compte des spécificités
des territoires à faible densité démographique, notamment en veillant à
la complémentarité entre les transports collectifs, les usages partagés
des véhicules motorisés et les modes de déplacement non motorisés". Le
développement des services de transports par autocars, prévu par le
projet de loi Macron, a aussi été mis en avant comme "une solution
souple, économique et davantage respectueuse de l'environnement que la
voiture individuelle". Une campagne de communication et un référentiel
de bonnes pratiques destinés à développer le covoiturage et
l'autopartage devraient en outre être réalisés cette année. Par
ailleurs, l'approvisionnement en carburant des automobilistes vivant
dans les territoires ruraux est de plus en plus problématique du fait de
la disparition des stations-service – leur nombre a été divisé par plus
de trois depuis 1980. Une étude du Commissariat général à l'égalité des
territoires (CGET) réalisée en 2012 a permis de recenser 871
stations-clés dans le maillage territorial de l'offre de carburants. Le
gouvernement a chargé le Fonds d'intervention pour les services,
l'artisanat et le commerce (Fisac) d'assurer les conditions de maintien
de ces petites stations-service indépendantes : ses appels à projets
devront prendre en charge "de façon prioritaire" les demandes d'aide des
stations "répondant à un enjeu de maillage territorial". Enfin, le
gouvernement veut poursuivre la mise en œuvre du schéma national des
véloroutes et voies vertes. "L'objectif est de développer les mobilités
actives, à vocation utilitaire ou de loisirs, en zone rurale", a-t-il
souligné. La moitié des 20.000 km de ce réseau est déjà réalisée.
"L'Etat favorisera aux côtés des collectivités son achèvement", a assuré
le gouvernement.
Un peu de culture dans ce monde rural !
Une mesure rappelle l'intention du gouvernement de "promouvoir un
aménagement culturel équilibré du territoire" (voir aussi notre article
du 26 janvier 2015 Fleur Pellerin veut s'attaquer en 2015 aux "zones
blanches" de la culture ). "En privilégiant une approche partenariale
avec les collectivités locales, via des conventions par exemple (voir
notre article du 30 janvier 2015 Le ministère de la Culture et
Clermont-Ferrand signent le premier "pacte pour la culture") et en
portant une attention particulière à la jeunesse", est-il précisé.
Les Drac sont chargées de déployer une stratégie en faveur de l'accès
des territoires "ruraux et périphériques". Dans ce cadre elles devront
mobiliser les institutions culturelles "de tous les champs" (création,
patrimoine), "notamment par le développement de leurs ressources
numériques", et "avec un point focal sur les médiathèques, qui sont le
premier service culturel de proximité". Elles devront également soutenir
les programmations culturelles itinérantes ("circuit de cinéma et de
spectacles vivants itinérants, actions hors les murs", sont cités) et
développer les résidences d'artistes.
Le comité interministériel a également évoqué le développement
artistique et culturel en indiquant qu'en la matière "une part
importante des crédits nouveaux (...) a été fléchée à destination des
territoires ruraux".
Il fait également référence à un protocole signé entre les ministères de
la Culture et de l'Agriculture visant au développement de l'éducation
artistique et culturel dans l'enseignement agricole.
Le comité a également abordé le renforcement de la sécurité, notamment
de la lutte contre les vols d'instruments agricoles, ou encore la
réduction des écarts de dotation, thème qui fait actuellement l'objet du
travail d'une mission parlementaire. Mais ce catalogue de mesures "fort
sympathiques" a du mal à convaincre Vanik Berberian. "J'ai repris les
mesures du Ciact de 2010, c'est exactement la même chose... On vient
colmater les brèches avec des réponses intéressantes mais il n'y a aucun
changement sur le fond", s'inquiète l'élu.
La rédaction
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Denis Lebioda
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