[Infoligue] Les associations attendent une politique "cohérente"
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 19 Oct 10:20:53 CEST 2017
Les associations attendent une politique "cohérente"
Publié par : http://www.caissedesdepotsdesterritoires.fr/
Le : 18/10/2017
Par : Caroline Megglé
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Le haut-commissaire à l'ESS s'attache à donner des signes "aux
associations les plus fragiles". Les mesures annoncées jusque-là par le
gouvernement ne constituent toutefois pas, pour le mouvement associatif,
une véritable "politique de la vie associative".
Intervenant au Forum national des associations et fondations ce 18
octobre, Christophe Itier, haut-commissaire à l'économie sociale et
solidaire et à l'innovation sociale, est revenu sur les deux volets de
sa feuille de route qui devraient être présentés en détail "au plus tard
au mois de janvier" (voir notre article du 4 octobre 2017 "Le
haut-commissaire 'rêve d'une Social French Tech'").
Le "Social Business Act" est rebaptisé "pack de consolidation et de
croissance". Il est toujours question de permettre à l'ESS d'"être plus
offensive et lisible" et de mettre en place des "leviers de changement
d'échelle", mais le haut-commissaire insiste aussi désormais sur la
nécessité d'apporter des réponses "aux associations les plus fragiles".
Le volet dédié à l'innovation sociale reposerait sur "quatre piliers" :
l'investissement, la réglementation - "mettons l'administration et la
réglementation au service de l'innovation et pas l'inverse" -, la mesure
de l'impact et l'accompagnement.
L'allègement de charge sur l'emploi ne peut être la "mesure phare" du
soutien associatif
Il en faudra plus pour rassurer le monde associatif. "Depuis cinq mois,
on a vécu une période d'attente faite d'une accumulation de mesures
venues réduire l'espace et la capacité d'action du monde associatif", a
déploré Philippe Jahshan, président du mouvement associatif. "Contrats
aidés, fin de la réserve parlementaire ou encore réforme de l'impôt de
solidarité sur la fortune : attention aux dégâts cumulés des différentes
mesures", a-t-il alerté.
Le mouvement associatif reconnaît certes le bien-fondé de la reconduite
du crédit d'impôt sur la taxe sur les salaires (CITS) en 2018 et de la
mise en place d'un allègement de charges pérenne à partir de 2019.
"C'est très bien mais ça ne peut pas être la mesure phare, il faut une
politique de la vie associative. Ça c'est une mesure économique qui sert
à l'ensemble des entreprises, qu'elles soient associatives ou non",
estime Philippe Jahshan, interrogé par Localtis.
Réaffecter une partie du fonds issu de la réserve parlementaire au
développement de toutes les associations
Le président du mouvement associatif attire l'attention sur les plus
petites associations employeuses qui, en-dessous de 500.000 euros de
charges salariales, ne bénéficient pas du CITS et qui subissent de plein
fouet la baisse des contrats aidés. Sans oublier la majorité des
associations, celles qui n'ont pas de salariés, en attente d'une parole
gouvernementale qui tarderait à se manifester. Le ministre de
l'Education nationale, en charge de la jeunesse et de la vie
associative, devait intervenir dans l'après-midi.
Pour mieux accompagner les bénévoles, notamment via la formation, le
mouvement associatif propose qu'une partie des fonds issus de l'ancienne
réserve parlementaire soit reversée au fonds national de développement
de la vie associative (FDVA) jugé actuellement "sous-doté". Plus
globalement, le mouvement associatif demande au gouvernement de "mettre
en cohérence les mesures" de soutien aux associations et de s'appuyer
sur la charte des engagements réciproques mise en avant sous le
quinquennat précédent.
Assumer la dimension "emploi" du service civique ?
La Forum a aussi été l'occasion d'aborder le service civique sous un
angle qui promet de vifs débats dans les prochains mois. Président de
l'Institut de l'engagement, Martin Hirsch a appelé à "stabiliser la
doctrine de l'apport des services civiques dans les associations plutôt
que d'espérer une grande ouverture des contrats aidés". Prudemment –
"sans [que le dispositif ne] se substitue à l'emploi" -, l'ancien
président de l'Agence du service civique invite associations et pouvoirs
publics à assumer davantage l'apport de main d'œuvre que constituent les
jeunes volontaires et, au-delà, le bénévolat. "Le renouveau des services
publics se fera avec l'intégration de bénévoles", soutient le directeur
général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris qui affirme
"beaucoup travailler" sur ce sujet à l'APHP.
Début septembre déjà, le mouvement associatif avait qualifié de
"confusion inacceptable" la consigne donnée aux préfets d'encourager le
recours au service civique pour compenser la baisse des contrats aidés.
Contrats aidés : utiles pour certains publics et associations
Si Christophe Itier a souscrit aux propos de Martin Hirsch, estimant que
le service civique est une "expérience d'engagement, mais aussi
professionnelle", il a plaidé pour une approche fine de la question des
contrats aidés. Avec l'idée de préserver en particulier ceux qui
bénéficieraient à des publics qui "n'iront plus vers emploi de droit
commun" ou à des associations "qui ne peuvent avoir de modèle économique".
Sur l'avenir du service civique, les acteurs associatifs s'interrogent
en outre sur l'impact que pourra avoir le futur service national qui,
selon des propos récents de la ministre des Armées sur Europe 1,
pourrait être expérimenté dès 2019 dans une ou plusieurs régions.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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