[Infoligue] Sport - A l'aube d'un changement de modèle, le mouvement sportif s'inquiète pour ses moyens

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 30 Aou 08:43:45 CEST 2018


  Sport - A l'aube d'un changement de modèle, le mouvement sportif 
s'inquiète pour ses moyens

Publié par : AFP
Le : 28/08/2018

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Un an après l'attribution des JO-2024 à Paris et dans la foulée de la 
victoire des Bleus en Coupe du monde, le mouvement sportif espère être 
entendu par le gouvernement et les députés pour sauvegarder ses moyens 
budgétaires, avec une réforme d'ampleur à l'horizon.
"On est sorti de 2017 en ayant obtenu l'organisation des Jeux 
olympiques. On pensait que ça allait créer une dynamique au profit du 
sport", explique Denis Masseglia, le président du Comité national 
olympique et sportif français (CNOSF), qui doit réunir un congrès 
extraordinaire ce mercredi 29 août. "Au lieu de ça, on a eu une 
diminution des emplois aidés, drastique, et la diminution des crédits du 
CNDS", le Centre national pour le développement du sport, qui distribue 
les subventions aux clubs amateurs, regrette-t-il, assurant n'avoir 
"jamais vu le mouvement sportif aussi inquiet".
Lors de la réunion, où sont conviés les présidents de toutes les 
fédérations - une centaine - et des comités territoriaux du CNOSF, les 
participants pourraient se prononcer pour une pétition nationale portant 
sur les moyens du sport, l'option privilégiée par Denis Masseglia qui 
veut "installer un rapport de forces" avec le gouvernement et les députés.
Son discours fait écho à la colère sur le terrain, où les réductions de 
moyens passent mal. À la rentrée 2017, le ministère des Sports avait 
annoncé un budget en baisse de 7%, à 481 millions d'euros, avant une 
rallonge de 27 millions d'euros votée au Parlement. D'ici 2024, l'État 
doit aussi investir 1 milliard d'euros dans les infrastructures des Jeux 
olympiques.
"Ici, les subventions du CNDS ont été divisées par deux. C'est 
extrêmement démoralisant. Il y a une vraie exaspération de voir que 
notre investissement n'est pas reconnu", explique ainsi Patrick Girard, 
président du Comité départemental olympique et sportif (CDOS) de la Vienne.
"L'année où la France a obtenu les Jeux olympiques, cela a été 
extrêmement brutal", abonde Brigitte Linder, présidente du CDOS de la 
Haute-Garonne, pas rassurée par les propos de la ministre des Sports, 
Laura Flessel, qui lâchait fin juillet, devant les sénateurs, que "ce 
n'est pas le rôle de l'État de financer durablement les clubs".

Bientôt l'Agence du sport

La mobilisation du CNOSF s'inscrit dans un contexte particulier, car 
dans le même temps, son patron a vivement soutenu les travaux lancés par 
le gouvernement pour aboutir à un nouveau modèle sportif, avec 2024 en 
ligne de mire. Objectif, tourner la page du système actuel, hérité du 
général de Gaulle dans les années 1960, où l'Etat est censé avoir la 
tutelle sur les fédérations, et dans lequel de nombreuses compétences 
sont enchevêtrées.
Après huit mois de concertation, un rapport remis à la ministre des 
Sports en juillet prône de changer de schéma, avec la création d'une 
agence qui associerait à parts égales l'État, le mouvement sportif et 
les collectivités et où les entreprises seraient aussi représentées, 
avec une part minoritaire (sur la création de cette agence, voir nos 
articles ci-dessous, notamment celui du 12 juillet).
Cette agence coordonnerait et financerait deux piliers, le haut niveau 
et le "sport pour tous", avec des déclinaisons similaires sur le 
territoire. Alors que sa création doit encore être officialisée, le 
CNOSF veut poser la question de ses moyens. Son patron, Denis Masseglia, 
souhaite que l'agence soit dotée de 400 millions d'euros de budget lors 
de son lancement, tandis que les auteurs du rapport remis au 
gouvernement prônent une enveloppe de 300 à 400 millions, "soit moins 
que le budget d'un hôpital moyen", écrivent-ils.
"Si l'on additionne les subventions aux fédérations et le budget du CNDS 
ce n'est pas une somme fantaisiste", insiste le patron du CNOSF. Il 
plaide pour le versement intégral des taxes affectées au sport dans son 
budget, une partie de ces prélèvements (sur la Française des Jeux, les 
paris en ligne ou les droits télé) retournant aujourd'hui au budget 
général de l'Etat. Un voeu également formulé par onze députés de la 
majorité dans une tribune au JDD fin juillet.
Lors de son congrès, le CNOSF doit aussi débattre des autres mesures 
prônées dans le rapport, dont des questions sensibles pour les 
fédérations sportives, comme l'élection de leurs présidents par les 
clubs ou la limitation de leurs mandats.

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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