[Laicite-info] La Ligue de l'enseignement et la «commission burqa»
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 29 Oct 07:16:03 CET 2009
La Ligue de l'enseignement et la «commission burqa»
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Auteur : Charles Conte
Publié par :
Le : 27 Octobre 2009
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A l'initiative de André Gérin, député du Rhône une Mission d'information
sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national a
été créée le 23 juin 2009. Le président de la Ligue de l'enseignement,
Jean-Michel Ducomte, a été auditionné le 21 octobre. Le texte intégral
de son intervention est disponible sur le portail laïque de la Ligue.
> http://www.laicite-laligue.org/index.php
Il a développé l'analyse suivante:
Dans un contexte de crise économique et sociale toujours plus grave, la
question du port de signes religieux - non plus à l’école cette fois,
mais dans les lieux publics - refait une apparition médiatique
tonitruante. Nous ne nous laisserons pas distraire des vrais enjeux,
mais burqas et niqabs suscitent une indignation justifiée, dans la
société française.
Les principes laïques ne conduisent pas à règlementer les tenues
vestimentaires, sauf dans des cas spécifiques relevant de l’ordre public
ou de la dignité des personnes. L’importation de coutumes d’Asie
centrale excédant les prescriptions coraniques se distancie des
pratiques courantes des musulmans de France, qui sont nombreux à
s’insurger. Elle manifeste une coupure qu’on peut apparenter à une
dérive sectaire. Cette dérive qui isole les adeptes du reste de la
société ne saurait être condamnée uniquement pour les femmes qui ne
doivent pas être les seules victimes des débats idéologiques. La
question décisive est bien celle de l’égalité entre les hommes et les
femmes.
Mais, il est évident qu’on ne peut accepter le destin assigné à ces
femmes car le port de burqa traduit manifestement une subordination et
leur libre choix semble hautement improbable. La réponse à ce type de
dérive est complexe. Si une enquête en forme d’état des lieux est
nécessaire, la France ne manque pas de chercheurs compétents à qui on
peut confier une mission au lieu d’envisager une issue législative
débouchant sur un interdit frontal inefficace, voire contre productif
car enfermant encore plus les femmes dans leur soumission. Une loi
risque de stigmatiser une population et être attentatoire aux libertés
d’autant que des dispositions existent qui peuvent permettre d’apporter
une réponse ponctuelle au problème.
La seule solution est celle qui allie la fermeté sur les principes et la
constance dans le travail d’intégration à la société. Ce travail demande
une mobilisation de tous les acteurs, élus, enseignants, militants
associatifs, travailleurs sociaux… Cette voie est certes longue et
difficile, mais c’est la seule efficace. C’est celle que propose - et
met en pratique - la Ligue de l’enseignement.
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Denis Lebioda
Ligue de l'enseignement - Chargé de mission Alpes du Sud
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