[Laicite-info] Laïcité : de nouvelles règles pour le service public
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 7 Juil 09:21:15 CEST 2011
Laïcité : de nouvelles règles pour le service public
Par Cécilia Gabizon
Publié par : http://www.lefigaro.fr
Le : 06/07/2011
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Dans les hôpitaux, les malades peuvent demander à être soignés par un
médecin de sexe féminin ou masculin lorsqu'ils prennent un rendez-vous,
mais le service n'est nullement tenu de donner suite si cela nuit au
fonctionnement du service ou à la qualité des soins.
Le ministère de l'Intérieur s'apprête à diffuser deux circulaires sur la
laïcité, que Le Figaro s'est procurées. Il y rappelle que les cantines
n'ont pas l'obligation de satisfaire des demandes de repas
confessionnels et que les personnels hospitaliers se doivent d'être neutres.
Prières de rue, maris qui refusent que leur femme soit accouchée par un
homme obstétricien, ou encore demandes de nourriture confessionnelle qui
rendent la vie difficile en collectivité : pour éviter que ces incidents
n'entament le modèle laïque français, une commission interministérielle
peaufine depuis le printemps des mesures «pragmatiques». Le Figaro s'est
procuré les premières circulaires sur les demandes de repas
confessionnels dans la «restauration collective» et sur la «laïcité à
l'hôpital». Elles devraient être diffusées la semaine prochaine. Elles
reprennent largement les textes existants… Car, bien souvent, ils sont
suffisants, mais méconnus des administrations. «Cette fois, tout le
monde va en prendre connaissance pour éviter que l'on ferme les yeux
ici, ou que l'on surréagisse ailleurs» explique-t-on au ministère de
l'Intérieur et des Cultes.
Dans la circulaire sur les cantines, qu'il vient de finaliser, Claude
Guéant rappelle le principe de base : «Des demandes particulières,
fondées sur des motifs religieux, ne peuvent justifier une adaptation du
service public.» Dans l'enseignement public, la restauration est prise
en charge par les collectivités locales. Elles «disposent d'une grande
liberté dans l'établissement des menus, et le fait de prévoir des menus
en raison de pratiques confessionnelles ne constitue ni un droit pour
les usagers, ni une obligation pour les collectivités». Une famille
musulmane avait porté plainte pour discrimination, arguant que l'on
mangeait du poisson le vendredi, selon la tradition catholique, mais
refusait de proposer du halal dans une cantine de Marseille. Le tribunal
administratif a jugé que «servir du poisson le vendredi sans pour autant
prendre en compte les prescriptions alimentaires des autres cultes ne
constituait pas une atteinte aux droits fondamentaux». D'autant que la
cantine est facultative. En proposant un substitut au porc et un menu
maigre le vendredi, la plupart des cantines permettent dans la pratique
«le respect des prescriptions ou recommandations des trois principaux
cultes présents en France». En clair, elles n'ont pas à servir de halal
ni de casher.
Même dans les établissements pénitentiaires, l'administration ne doit
pas proposer d'aliments confessionnels mais un choix qui englobe «de
facto une prise en compte des croyances religieuses» selon la
circulaire. En 2003, les RG avaient révélé que 10 % des détenus
suivaient un régime particulier dans la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis
(Essonne) et 25 % en période de ramadan. L'administration pénitentiaire
avait alors exclu le porc des cuisines des prisons. Les non-musulmans
devant passer spécialement commande de nourriture à base de cochon. La
révélation avait provoqué une polémique. Désormais, «les détenus
souhaitant se conformer à un régime alimentaire particulièrement
contraignant ont la possibilité de le faire en effectuant des achats
auprès de la “cantine”», (sorte d'épicerie au sein de la prison),
explique le ministre de l'Intérieur et des Cultes. Enfin, dans les
hôpitaux, la circulaire regrette que des «cantines parallèles» se soient
parfois développées, au mépris des règles sanitaires, et rappelle que
les malades peuvent se procurer des repas confessionnels auprès des
cafétérias.
Claude Guéant revient également sur la laïcité à l'hôpital dans une
circulaire spécifique. Le personnel, qu'il soit agent public ou
contractuel se doit d'être neutre, par ses actes et son apparence. Les
patients peuvent en revanche se livrer «à l'exercice de leur culte mais
sans porter atteinte ni au fonctionnement du service, ni à la qualité
des soins, ni aux règles d'hygiène, ni à la tranquillité des autres
personnes hospitalisées et de leurs proches». Concrètement, les malades
peuvent demander à être soigné par un médecin de sexe féminin ou
masculin lorsqu'ils prennent rendez-vous, mais le service «n'est
nullement tenu de donner suite si cela nuit au fonctionnement du service
ou à la qualité des soins» . Notamment aux urgences. Et si le patient se
montre intransigeant, la circulaire rappelle qu'il existe… des cliniques
privées !
LIRE AUSSI :
» DOCUMENT (pdf) - La circulaire sur la laïcité dans les cantines scolaires
http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/circulaire-laicite-cantine-1107.pdf
» DOCUMENT (pdf) - La circulaure sur la laïcité à l'hôpital
http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/circulaire-laicite-hopital-1107.pdf
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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